Disparition d'Agnès Le Roux : Agnelet rejugé en appel

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après avoir bénéficié d'un non-lieu en 1985 puis d'un acquittement en décembre 2006, Jean-Maurice Agnelet est jugé en appel pour l'assassinat d'Agnès Le Roux, l'héritière d'un casino de Nice disparue en 1977. Le procès qui s'ouvre ce lundi doit durer jusqu'au 12 octobre devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.

Le parquet de Nice n'a pas admis et a fait appel du verdict prononcé il y a neuf mois par la cour d'assises des Alpes-Maritimes en faveur de celui qui était l'amant d'Agnès Le Roux lors de sa disparition. Jean-Maurice Agnelet est donc jugé en appel à partir de lundi pour l'assassinat de l'héritière d'un casino de Nice disparue en 1977. Aucun coup de théâtre de dernière minute ne devrait en principe venir contrarier le déroulement des débats. L'ultime supplément d'enquête demandé l'été dernier s'est révélé infructueux. Il s'agissait d'une dernière vérification sur un terrain de la Grave-de-Peille, au-dessus de Nice, où, selon un témoin, la jeune femme aurait pu être enterrée. Tous les experts dépêchés sur place ont été formels. Les résidus découverts sous une couche d'un mètre de terre mélangée à de la chaux vive n'étaient pas ceux de restes humains, seulement des particules végétales.

"Ca ne change rien au procès à venir, je demeure persuadé qu'Agnelet reste l'assassin de ma soeur qu'il a séduite et tuée pour la dépouiller de trois millions de francs, le montant de sa part sur le Palais de la Méditerranée", affirme Jean-Charles Le Roux, le frère cadet d'Agnès. En juin 1977, quelques semaines avant de disparaître, la jeune femme avait voté contre sa mère, Renée Le Roux, qui dirigeait le célèbre casino de la Promenade des Anglais. Par ce vote en sa défaveur, Renée Le Roux a perdu le contrôle de l'établissement au profit de son voisin et concurrent Jean-Dominique Fratoni, patron du casino Ruhl. Celui qu'on surnommait "Jean-Do" mettait ainsi la main sur le deuxième établissement de jeux de Nice. Il devenait du même coup, selon des témoins de l'époque, le seul "nabab" d'une Côte d'Azur qu'il voulait transformer en une sorte de Las Vegas à la française.

Si la jeune femme a disparu, les trois millions de francs sont, eux, bloqués sur un compte en Suisse. Lors de son procès à Nice, Jean-Maurice Agnelet a dit renoncer à cet argent qu'il estime pourtant avoir le droit de toucher puisqu'il l'avait placé conjointement avec Agnès sur un compte bancaire. Depuis, il a semble-t-il changé d'avis. Trois millions de francs avec trente ans d'intérêts représentent une coquette somme. De son côté, la famille Le Roux revendique aussi la restitution d'un "argent qui lui appartient". Chargé de la défense, Me François Saint-Pierre se dit sûr que, comme en décembre dernier à Nice, il obtiendra à Aix l'acquittement de son client.