Diffamation : Soumaré fixé en janvier

L'avocat d'Ali Soumaré, Me Emmanuel Tordjmann, a dénoncé la "volonté de stigmatiser" des deux élus UMP
L'avocat d'Ali Soumaré, Me Emmanuel Tordjmann, a dénoncé la "volonté de stigmatiser" des deux élus UMP © MAXPPP
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avec AFP
Deux élus UMP avaient diffusé des condamnations partiellement fausses de la tête de liste PS.

"Délinquant multirécidiviste".  Deux élus UMP du Val-d'Oise, Francis Delattre et Sébastien Meurant, ont comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation à l'encontre d'Ali Soumaré. 

Interrogés par la 17e chambre du tribunal correctionnel, les deux élus ont plaidé mardi la "bonne foi", assurant s'être basés sur des "informations récupérées sur le terrain", puis "auprès d'un journaliste" qui leur aurait remis "un papier manuscrit mentionnant les condamnations".

"Nous avons essayé d'en vérifier le contenu", a assuré Sébastien Meurant, expliquant s'être rendu auprès du greffe du tribunal de Pontoise pour obtenir une copie du jugement d'octobre 2009. Celle-ci ne mentionnait pas le fait que la condamnation, frappée d'appel, n'était pas définitive.

"La volonté de stigmatiser"

"Il n'y a pas eu d'enquête sérieuse", a martelé pour sa part le conseil d'Ali Soumaré, Me Emmanuel Tordjmann, soutenu dans son analyse par la représentante du ministère public. "Sur la base d'un simple document, obtenu dans des conditions ubuesques, ils ont conclu que les faits étaient avérés!" a regretté l'avocat, dénonçant une "volonté de stigmatiser".

Les faits remontent au 19 février 2010, lors de la campagne des élection régionales. Francis Delattre, sénateur-maire de Franconville, et Sébastien Meurant, maire de Saint-Leu-La-Forêt, diffusent alors un communiqué dans lequel ils décrivent la tête de liste du PS dans le Val-d'Oise comme un "délinquant multirécidiviste chevronné".

Dans leurs attaques, relayées le jour même par le député et tête de liste UMP du Val-d'Oise Axel Poniatowski, ils imputaient au jeune candidat d'origine malienne, cinq affaires judiciaires sur la base de documents. Or, ceux ci se sont révélés partiellement faux.

L'une des condamnations, mise en avant par la majorité, concernait un homonyme mineur. Une autre pour rébellion envers la police, datant d'octobre 2009, faisait alors l'objet d'un appel. Infirmée depuis par la cour d'appel de Versailles, Ali Soumaré s'est vu relaxé début 2011.

Axel Poniatowski bientôt jugé

"Ce qu'on reproche à mes clients, c'est le scandale de la vérité", a plaidé mardi l'avocat des deux prévenus, Me François Froment-Meurice, en notant que plusieurs des condamnations étaient avérées. "Les gens ont le droit de savoir qui ils élisent", a-t-il estimé.

Le tribunal correctionnel de Paris rendra sa décision le 10 janvier.

Axel Poniatowski devrait lui aussi être jugé pour diffamation dans cette affaire. Les trois élus ont déjà comparu le 24 octobre à Pontoise pour violation de la présomption d’innocence. Ils seront fixés sur leur sort dans ce volet du dossier le 28 novembre.