Dailymotion : Pellerin ne blâme pas mais...

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POLÉMIQUE - La ministre du Numérique estime que la France a besoin des investisseurs étrangers.

C’est un nouveau caillou dans la chaussure du gouvernement. Au lendemain de l’annonce par François Hollande de mesures pour "stimuler l’entreprise" éclatait la polémique Dailymotion. "Toute la séquence est bousillée", regrette un conseiller élyséen dans le JDD. Au lieu se calmer, la controverse devrait rebondir avec les propos de la ministre de l'Économie numérique, dans le même journal.

Dailymotion "ne doit pas rester un groupe franco-français." Vendredi, Arnaud Montebourg, en déplacement à Macon, dans son département de Saône-et-Loire, fanfaronnait, assurant que dans son bras de fer avec le géant Yahoo, il avait "le soutien de tout le monde." On savait déjà que Pierre Moscovici n’était pas tout à fait sur la même longueur d’ondes. C’est également le cas de Fleur Pellerin. Pour la ministre, interrogée dans le JDD, la plateforme "ne doit pas rester un groupe franco-français." "Ce serait une impasse économique et industrielle (…). Notre idée n'est pas de partir en guerre contre les Américains (…) Nous ne vivons pas dans une économie fermée", a-t-elle assuré, critiquant donc en creux le protectionnisme à la sauce Montebourg, avant d’en remettre une couche : "nos pépites ont du mal à grossir, il faut les aider. Si cela passe par un tour de table avec des fonds de la Silicon Valley aux côtés d'Orange comme acteur de référence, cela ne me pose aucun problème".

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Sauver les apparences. Si elle marque donc clairement sa différence avec son collègue du Redressement productif, Fleur Pellerin assure toutefois qu’Arnaud Montebourg a eu raison d’entraver la volonté de Yahoo. Pour le moment. "L’État était légitime à faire connaître sa position dans le dossier, parce qu'il est l'actionnaire de référence d'Orange. L'accord avec Yahoo! n'était pas suffisamment équilibré : il aurait pu conduire à une absorption totale et à une disparition de Dailymotion", explique-t-elle. "Le gouvernement a accordé à juste titre la préférence au développement industriel plutôt qu'à une plus-value et à un gain de cash rapide", poursuit-elle.

Le tweet du jour. Ce nouveau désaccord au sein du gouvernement ne pouvait laisser impassible l’opposition. Dimanche matin, c’est Jean Leonetti, ancien ministre des Affaires européennes, qui a dégainé sur son compte Twitter :