DSK gêné aux entournures

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avec Antonin André
Il tente de dissiper le malaise après ses déclarations sur le "dogme" de la retraite à 60 ans.

C’est une petite phrase qui a fait grand bruit. Le 21 mai, sur France 2, le président du FMI déclare : "je ne crois pas au dogme" de la retraite à 60 ans. La droite s’est depuis engouffrée dans la brèche pour pointer du doigt les divisions au sein du PS. Et dans les rangs du Parti socialiste, le malaise est palpable.

"Dominique a basculé à droite"

Dominique Strauss-Kahn tente donc depuis de dissiper le malentendu. Dès le vendredi, au lendemain de son intervention télévisée, le président du FMI téléphone depuis Washington à l’une des ses proches, Marisol Touraine, membre de la direction nationale du Parti socialiste, pour qu’elle transmette un message à Martine Aubry : "Dis bien à Martine que ce n’était pas dirigé contre elle, que je n’ai pas cherché à marquer ma différence sur les retraites", déclare-t-il.

Pour ses amis, il s’agit simplement d’une déclaration malheureuse et mal interprétée. Mais certains dirigeants dénoncent une déviance grave aux principes de la gauche, "Pour moi, la retraite à 60 ans, c’est une nécessité, pour les gens qui sont usés par le travail, qui veulent partir tôt. Ce n’est pas la même chose d’être ouvrier à la chaîne et d’être directeur général du FMI", assène par exemple Jean-Louis Bianco. Qu’on le veuille ou non, Dominique a basculé à droite aux yeux de nos électeurs", lâche un autre ténor du PS.

Aubry joue l’apaisement

Plus tempérés, les élus socialistes regrettent que leur camarade rame à contre sens. "Ce n’étais pas indispensable. Il y a d’autres façons de nous aider. Notamment en pointant du doigt toutes les fautes de gestion du gouvernement français", lâche Christian Paul, député de la Nièvre. "Je regrette toujours quand une voix socialiste peut être utilisée par l’UMP contre notre propre parti. Que ce soit Dominique Strauss-Kahn ou quelqu’un d’autre", déplore de son côté Olivier Dussopt, élu de l’Ardèche.

Conscient d’avoir engrangé des points aux dépens de l’un de ses rivaux dans la course à la candidature pour 2012, Martine Aubry joue elle l’apaisement. En bureau national mercredi soir, la première secrétaire a appelé à ne pas tomber dans la piège de la droite en attisant les divisions internes.