Copé et Fillon, les dessous d'une cohabitation (E1)

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avec Thierry Guerrier , modifié à

Le parti de la majorité présidentiel est depuis lundi co-géré par deux hommes, grands rivaux : Jean-François Copé, le secrétaire général du parti, mais aussi par François Fillon, le Premier ministre. Officiellement rien n'a changé, c'est-à-dire que le premier reste le patron de l'UMP, mais officieusement depuis la défaite de Nicolas Sarkozy, plus rien ne se décide d'important désormais sans que le second ne cherche à donner son opinion, a-t-il été rappelé dans le buzz politique.

Mercredi après-midi, la commission d'investiture pour les législatives de l'UMP s'est réunie en présence des deux hommes. Une première. Et chacun s'est épié sur chaque cas litigieux.

Le cas Guaino

C'est ainsi que le cas de Henri Guaino a été abordé. Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il souhaitait rester en politique et devenir député. Il a demandé au parti de l'investir aux législatives. Alors que la commission d'investiture ne tranchait pas, François Fillon s'est mis à défendre chaudement la place de Henri Guaino."On ne peut pas dire depuis trois jours au président qu'on l'aime et lâcher par ailleurs l'un de ses plus proches collaborateurs, aurait indiqué le Premier ministre.

Le cas Dati

Autre dossier sensible abordé : le cas de Rachida Dati. L'ancienne Garde des Sceaux sait qu'elle n'aura pas l'investiture UMP dans l'une des deux circonscriptions parisienne qu'elle convoitait. Elle risque par conséquent d'être candidate dissidente contre François Fillon lui-même, dans le 7e arrondissement. Aucun des deux hommes n'a intérêt à laisser se dérouler ce scénario noir, qui briserait l'image d'unité de la droite, que les uns et les autres tentent d'installer depuis dimanche. Pour garder Rachida Dati dans la famille UMP, plusieurs propositions lui sont donc faites comme un poste à hautes responsabilités à la tête du parti notamment.

Quoi qu'il en soit, sur tous les dossiers, Jean-François Copé et François Fillon vont devoir respecter un "pacte de non-agression" pour leur gestion à la tête de l'UMP, au moins jusqu'au 17 juin prochain, date des prochaines élections.