Comment Hollande et Valls ont décidé de remanier

© REUTERS
  • Copié
Alexandre Kara et Louis Hausalter , modifié à
COULISSES - La décision a été prise lundi matin, lors d'un entretien tenu par le duo exécutif à l'Elysée.

Le bras de fer n’aura pas duré 24 heures. François Hollande a chargé Manuel Valls de composer un nouveau gouvernement, a annoncé l'Elysée lundi. Une décision prise au lendemain des vives critiques adressées par Arnaud Montebourg à la politique économique menée par l'exécutif. La réaction aura donc été rapide : elle s'est jouée lundi matin à l'Elysée, lors d'un tête-à-tête entre Hollande et Valls.

Le chef de l'Etat a en effet reçu son Premier ministre aux alentours de 8 heures, pour un entretien qui a duré environ une heure. Les deux hommes auraient pris d’un commun accord la décision de composer un nouveau gouvernement, insiste-t-on à l'Elysée. En évitant de limoger le seul Arnaud Montebourg, l'exécutif s'épargne le risque d'en faire un martyr pour la gauche de la gauche.

>> LIRE AUSSI - Valls a présenté à Hollande la démission de son gouvernement

François Hollande a chargé Manuel Valls "de constituer une équipe en cohérence avec les orientations qu’il a lui-même définies pour notre pays", précise le communiqué officiel. Une manière d'affirmer que Manuel Valls est bien le patron, et qu'il ne sera plus question de contester la ligne économique et politique du duo à la tête de l'exécutif.

Arnaud Montebourg ne sera donc plus ministre de l’Economie mardi. L'homme aura tout perdu dans ce bras de fer, puisqu'il n'est plus député et n'a plus que son mandat de conseiller général de Saône-et-Loire. Autre cas en suspens : celui du numéro 4 du gouvernement, Benoît Hamon. Le ministre de l'Education, qui a également critiqué la politique gouvernementale, pourrait lui aussi faire les frais de ce réajustement politique.

>> LIRE AUSSI - Montebourg "ignore" s'il sera encore ministre demain

Dans cette affaire, Manuel Valls aura mis tout son poids dans la balance pour obtenir gain de cause. Depuis son arrivée à Matignon, il a voulu faire de l'autorité sa marque de fabrique. Cette reprise en main est l'occasion d'affirmer qu'il ne s'agissait pas seulement d'affichage. Pas question pour le Premier ministre de se laisser enfermer dans une crise politique durable, une mésaventure qui était arrivée à son prédécesseur Jean-Marc Ayrault lors de l'affaire Florange. Là aussi, Arnaud Montebourg était de l'autre côté du filet. Mais cette fois, le bouillant ministre semble avoir fait un pas de trop.

Alexandre Kara, chef du service politique d'Europe 1, revient sur cette matinée où tout a basculé :

Retour sur un remaniement inattendupar Europe1fr