Clearstream : lettre à Sarkozy et caution à la baisse pour Villepin

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dominique de Villepin a écrit à Nicolas Sarkozy pour protester contre ses propos tenus jeudi soir sur l'affaire Clearstream et sa décision de maintenir sa plainte en disant avoir été "sali" par le scandale. Petite consolation : la cour d'appel de Paris a revu à la baisse la caution imposée à l'ex-Premier ministre à la baisse, la faisant passer de 200.000 à 50.000 euros.

Dominique de Villepin a pris la plume après l'intervention du chef de l'Etat jeudi soir sur TF1 et France 2. Nicolas Sarkozy a exclu tout retrait de la procédure et balayé d'un revers de main les déclarations de son ancien chef de gouvernement. "Le président de la République, il est pas au-dessus des lois, il est pas en dessous non plus (...) je ne sais pas ce que dit M. Villepin, qu'il s'explique devant la justice", a-t-il expliqué à Patrick Poivre d'Arvor et Arlette Chabot.

L'ancien Premier ministre, qui a été mis en examen pour "complicité de dénonciation calomnieuse", voit pourtant la constitution de partie civile du chef de l'Etat comme une "bizarrerie juridique", soulignant que celui-ci préside statutairement le Conseil supérieur de la magistrature. "Je veux insister dans ce contexte sur la nécessité d'une très grande vigilance pour éviter toute confusion entre vos prérogatives présidentielles aujourd'hui et ministérielles hier et votre statut de partie civile", écrit Dominique de Villepin au chef de l'Etat.

Dominique de Villepin remarque également que le chef de l'Etat s'est estimé "sali" par cette affaire alors que le juge Van Ruymbeke a procédé aux vérifications sans interroger Nicolas Sarkozy, ni le solliciter. L'ex-Premier ministre s'adresse donc au chef de l'Etat de manière ironique. "Que je sache, les commissions rogatoires lancées par le juge Van Ruymbeke correspondent à un travail de vérification confidentiel pour lequel vous n'avez à aucun moment été sollicité. Mais peut-être que tous les éléments ne figurent pas au dossier des juges d'Huy et Pons et dans ce cas, je suis certain que vous ne manquerez pas de leur faire parvenir."

Petite consolation pour Dominique de Villepin... La cour d'appel de Paris a revu à la baisse la caution imposée à l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin dans le cadre de son contrôle judiciaire. Elle passe de 200.000 à 50.000 euros, a annoncé l'un de ses avocats, Me Olivier d'Antin.

Etienne Guffroy (d'après agences)