Chaude ambiance à l’Assemblée

© Reuters
  • Copié
avec David Doukhan , modifié à
L’UMP a accusé mercredi les collectivités PS de faire de la désinformation. Le ton est monté.

Les régionales se rapprochent, et la tension monte. Mercredi, l’UMP a lancé une offensive en règle contre les collectivités PS, qu'elle accuse à deux mois des régionales de financer des campagnes de "désinformation" sur la réforme territoriale. C’est Xavier Bertrand, le secrétaire général du parti majoritaire, qui a lancé la première flèche lors du point presse de l’UMP. "C'est une campagne orchestrée, concertée, et voulue par le PS" qui "avance de façon couverte" avec "l'argent des Français", a tonné devant des journalistes le patron du parti majoritaire.

Quelques heures plus tard, c’est au sein de l’Assemblée nationale que Xavier Bertrand a réitéré ses attaques dans un dialogue soigneusement préparé avec Brice Hortefeux. "Les Français doivent savoir que leur argent est en train de servir à des campagnes de communication politique", a lancé le secrétaire général de l’UMP, qui ne pose pourtant pratiquement jamais de questions au gouvernement. "Oui c'est vrai, certaines collectivités ont engagé des campagnes non pas d'information mais de désinformation", a tout naturellement répondu le ministre de l’Intérieur. "Au regard de la jurisprudence, il existe un doute sérieux, très sérieux sur la légalité de ces agissements."

"Une véritable provocation"

Furieuse, la gauche n'a pas tardé à répondre. Dans l'hémicycle, Jean-Marc Ayrault a dénoncé "une véritable provocation" et "une insulte aux présidents de région". "Ce n'est pas au ministre de l'Intérieur (...) de nous menacer des tribunaux (...), ce n'est pas à l'UMP de faire la leçon, vous qui avez refusé au groupe socialiste le droit d'enquêter sur les sondages de l'Elysée simplement parce que vous en avez peur", a rétorqué le président du groupe socialiste, directement mis en cause, puisque Xavier Bertrand avait affirmé plus tôt que la mairie de Nantes disposait d’un budget communication "supérieur à celui de l'Elysée!".

Après la séance, Jean-Marc Ayrault en a remis une couche, traitant Xavier Bertrand de ministre de la Propagande et l’accusant à son tout de mentir sans vergogne et de ne reculer devant rien, tant il est effrayé par la prochaine échéance électorale. "Il fallait beaucoup de fébrilité à l'UMP pour que Xavier Bertrand et Brice Hortefeux s'aventurent sur le terrain de la polémique en feignant d'ignorer la règle de droit", a renchéri dans un communiqué le groupe PS à l'Assemblée, en soulignant que les dépenses des collectivités incriminées ne pouvaient être imputées aux élus candidats aux régionales.