Ces politiques aux gestes inélégants

Gérard Longuet est le denier d'une liste de politiques qui ont eu des gestes parfois malheureux.
Gérard Longuet est le denier d'une liste de politiques qui ont eu des gestes parfois malheureux. © CAPTURE D'ECRAN
  • Copié
, modifié à
VIDEOS - Avant Gérard Longuet, d’autres s’étaient illustrés par des gestes quelque peu  déplacés.

Les hommes politiques les plus chevronnés peuvent parfois oublier qu’ils sont sous l’œil des caméras. Ainsi Gérard Longuet. L’ancien ministre de la Défense s’est fendu d’un bras d’honneur mardi soir pendant le générique de l’émission Preuves par 3, sur Public Sénat. Le geste a rapidement fait le tour du Web.

Gérard Longuet a expliqué par la suite qu’il réagissait là à une information donnée par une journaliste sur la demande par l’Algérie de la reconnaissance franche des crimes commis par le colonialisme français. "La France n'a pas à avoir honte de sa présence en Algérie pendant la colonisation, en tout cas c'est ma conviction", a-t-il estimé dans L’Express.

Le geste a suscité un certain émoi dans la classe politique, à l'image d'Harlem Désir. Le nouveau patron du PS a régi sur Twitter :

Mais que le sénateur de la Meuse se rassure. Avant lui, d’autres hommes politiques ont été pris en flagrant délit d’impolitesse gestuelle. Petit inventaire.

Henri Emmanuelli. Le 8 juin 2011, alors qu’il répond à une question, le Premier ministre François Fillon interpelle directement Henri Emmanuelli, particulièrement agité sur son banc. En guise de réaction, le député PS des Landes lève son majeur, un moment que captent les caméras de l’Assemblée.

Quelques minutes plus tard, Henri Emmanuelli prend la parole pour s’expliquer et nier ce qui a tout l’air d’une évidence. "Je vois circuler une photo où parait-il je fais un doigt d'honneur au Premier ministre. Je n'ai pas fait de doigt d'honneur au Premier ministre", affirme-t-il. Et si ça a été interprété comme ça, j'en suis désolé. Mais si j'ai quelque chose à dire à M. Fillon, ça ne sera pas par le biais d'un doigt d'honneur. Je suis encore assez grand et j'ai encore assez d'expérience pour lui dire ce que j'ai à lui dire sans faire de gestes inconvenants", argue-t-il encore. L’élu socialiste en a été quitte pour un rappel à l’ordre.

Noël Mamère. L’hémicycle est souvent l’occasion d’affrontements qui dépassent le simple verbe. Avant Henri Emmanuelli, c’est Noël Mamère qui s’était illustré par un geste indélicat. Ce 2 décembre 2012, alors que des militants de Greenpeace ont pénétré dans l’Assemblée, le président du groupe Nouveau Centre prend la parole pour s’indigner. Amusé, le député Verts Noël Mamère adresse un bras d’honneur furtif aux élus de droite.

Le bras d’honneur de Noël Mamère (à 35’’. Attention, l’image est furtive) :

Pour ce "geste insultant", l’élu écologiste a écopé de la part du Bureau de l’Assemblée nationale un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, qui entraîne une privation pendant un mois du quart de l’indemnité parlementaire, soit 1.300 euros. Mais le député-maire de Bègles a assumé, voire revendiqué son geste. "Ce qu’a fait Greenpeace, c’est nous rappeler à notre devoir de débattre de vrais sujets. S’il faut refaire un bras d’honneur, je le referai volontiers et je paierai", a-t-il réagi.

Eric Besson. La scène s’est déroulée lors des journées d’été de l’UMP, début septembre 2009 à Seignosse. Alors qu’un journaliste de Canal Plus tente d’interroger des militants sur la venue du MPF Philippe de Villiers, Eric Besson, tout sourire, intervient : "Ne répondez pas", lance le ministre de l’Immigration de l’époque. Puis, alors qu’un militant répond finalement, Eric Besson s’écarte comme s’il voulait sortir du champ des caméras et, souriant toujours largement, adresse un doigt d’honneur aux journalistes.

Au lendemain de la diffusion de l’extrait, le 13 septembre sur Canal Plus, Eric Besson s’explique. "Je ne pensais pas une seule seconde être piégé par la caméra, donc c'est de ma faute", reconnaissait-il sur France Info. "C'est un journaliste que je connais et que j'apprécie. Il m'a chambré pendant toute la journée et moi aussi", se justifiait-il.

Benoît Hamon. Benoît Hamon serait-il susceptible ? Ce 9 décembre 2008, sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus, Yann Barthès, "anchorman" du Petit Journal, houspille celui qui était alors porte-parole du PS, avec des compilations de ses tics de langage. Alors que Martine Aubry s’esclaffe à ses côté, l’actuel ministre de l’Economie sociale et solidaire, apparemment bougon, adresse un doigt d’honneur à son interlocuteur. Le geste est certes discret, mais il n’échappe par aux caméras.

Benoit Hamon fait un doigt d'honneur à Yann...par CANALPLUS