Cantonales : la déroute de l'UMP
Pointant l’abstention, le parti majoritaire refuse de voir dans les résultats un vote sanction.
L’UMP tente de trouver des explications à cette déroute. Le parti présidentiel a obtenu dimanche 17,13 % des voix, au premier tour des élections cantonales , loin derrière le PS (25,11%) et suivi de près par le FN (15,26%).
Mais le parti majoritaire refuse d’y voir un vote sanction, pour ce dernier grand scrutin avant la présidentielle de 2012. Et met en avant le taux d’abstention record , autour de 56%, pour relativiser la portée nationale du scrutin et minimiser la sanction éléectorale. "vu l'abstention, on ne pourra pas tirer d'enseignement national de ce scrutin", a prévenu le secrétaire général de l’UMP à son arrivée au siège national du parti.
Fillon appelle au rassemblement
Même rhétorique pour Nadine Morano, déléguée générale de l’UMP en charge des élections : "la très faible participation montre que les Français n'adhèrent plus à ce scrutin et la nécessité qu'il y avait à réformer les collectivités territoriales". Quant à la percée du FN, elle estime "que les scrutins à faible participation ont plutôt tendance à mobiliser les extrêmes".
De son côté, François Fillon a invité "chaque électeur" à se mobiliser "loin des postures démagogiques". Le Premier ministre a ainsi exhorté la "droite républicaine" à "se rassembler autour de ses valeurs".
"Un avertissement à Nicolas Sarkozy"
Néanmoins, à l'UMP, quelques voix se font entendre pour tirer les enseignements des mauvais scores enregistrés par le parti présidentiel. Pour le député UMP Claude Goasguen, c'est un avertissement à l'UMP et à Nicolas Sarkozy". Et pour Dominique Paillé, porte-parole du parti, "il faut revenir aux valeurs du centre et de la droite humanistes". "Ce n'est pas en courant dans le même couloir que nos adversaires plus à droite que nous pourrons les dépasser", a-t-il encore estimé.
Si son score reste faible, l’UMP se refuse à toute alliance avec le Front national dans la perspective du second tour, dimanche prochain. Et en cas de duel PS-FN, le parti majoritaire a préféré s’abstenir de toute consigne de vote. Une position pas partagée par nombre de cadres du parti présidentiel. Gérard Larcher, Nathalie Kosciusko-Morizet, ont d'ores et déjà prôné "à titre personnel" un vote pour le candidat PS. Valérie Pécresse et l'ex numéro 2 du gouvernement Jean-Louis Borloo ont rejoint l'"axe républicain".