Cahuzac n’est "ni sectaire, ni déloyal"

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Le nouveau président de la commission des Finances a livré sa vision de sa nouvelle fonction.

Après le choix du Parti socialiste de nommer Jérôme Cahuzac en lieu et place de Didier Migaud à la tête de la commission de Finances de l’UMP à l’Assemblée nationale, certains à l’UMP avaient pesté contre ce choix. Selon eux, l’homme serait trop radical pour occuper la fonction. Mardi, le député de Lot-et-Garonne a confirmé qu’il entendait mener cette fonction à sa façon, loin de la neutralité bienveillante de son prédécesseur.

L'intégralité de l'interview de Jérôme Cahuzac sur Europe 1 :

"Le rôle du Parlement, c’est aussi de contrôler le pouvoir exécutif", a expliqué Jérôme Cahuzac sur Europe 1. "Ce que l’on peut faire, c’est aider le gouvernement à avoir une politique plus juste, notamment en matière fiscale, de façon à dégager des moyens qui, à défaut, devront l’être par la dette. (…) Mon rôle, c’est de faire en sorte que les députés qui ont à voter, accèdent à la vérité des chiffres et des situations. Mais si on me demande d’accepter une présentation biaisée, des chiffres inexacts, des prévisions peu lucides, alors non!"

"Ni sectaire, ni déloyal"

Peu connu du grand public, Jérôme Cahuzac a également parlé de lui, et de la réputation de rugosité qui le précède. "Cela se comprend au regard des fonctions que j’exerçais jusqu’alors. Porte-parole d’un groupe politique à l’Assemblée nationale, ce n’est pas se croire au pays des bisounours. Et tous ceux qui ont exercé cette fonction avant moi comme ceux qui l’exerceront seront astreints à cette rugosité", a-t-il reconnu. "Si certains me prêtent une certaine rugosité, les même estiment que je ne suis en revanche ni sectaire, ni déloyal."

Pour l’heure, le député de Lot-et-Garonne a du mal à se défaire de ses réflexes, comme sur le sujet des augmentations d’impôt, qu’il prédit malgré les dénégations de l’exécutif. "Le gouvernement a transmis il ya quelques semaines un plan d’austérité triennal à Bruxelles", a-t-il déclaré avant de se reprendre. "Pardon, je l’appelle plan d’austérité j’ai tort, le terme officiel est plan de stabilité. Je n’aurais pas dû utiliser ce terme là en tant que président de la commission des finances. Dans ce plan, il est explicité que le gouvernement attend 48 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires dans les trois ans qui viennent."