Bayrou y croit toujours

Bayrou place les universités d'été du MoDem sous le signe du rassemblement
Bayrou place les universités d'été du MoDem sous le signe du rassemblement © MAXPPP
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Hélène Favier , modifié à
Borloo a trop hésité, Villepin n'est plus vraiment partant: le 3e homme de 2007 pense avoir sa place.

En 2010, au sortir des régionales, c’est tout juste si ses adversaires n’avaient pas publié un avis de décès. Mais, à huit mois de la présidentielle, François Bayrou - qui organise ce week-end ses universités d’été - croit tenir sa revanche. Enfin.

Galvanisé par le succès de son livre, écoulé déjà à 35.000 exemplaires, le président du MoDem, 60 ans, le dit lui-même :"J’ai rarement été aussi en forme, et ‘prêt’, je le suis depuis quatre ans". L'élu du Béarn se prêtait alors à un chat avec les internautes de 20minutes.fr.

L’espace au centre se dégage

Si François Bayrou affiche cette insolente confiance, c'est qu'il bénéficie désormais de quelques cartes favorables dans son jeu.

Premièrement, Jean-Louis Borloo, favori des sondages chez les centristes, s’enlise dans son indécision pour 2012. Il semble même englué dans les divisions de sa toute nouvelle confédération des centres. Sa rivalité avec Hervé Morin, autre leader de la confédération, a ainsi exaspéré le gros des troupes centristes le week-end dernier. Hervé de Charrette, co-fondateur du mouvement, a même boudé le rassemblement, pour éviter - selon ses propres termes - ces "chicaillas".

Autre cadeau de la rentrée pour Bayrou  : Dominique de Villepin, crédité de 3 à 6% des intentions de vote dans les sondages, semble abandonner petit à petit l’idée d’une candidature solo à la présidentielle. Certes l’ex-Premier ministre de Jacques Chirac, relaxé en appel de l’affaire Clearstream, s’est dit mercredi "renforcé par cette épreuve et plus déterminé que jamais à servir les Français". Mais, en coulisse, face au manque de fonds et à la difficulté de réunir 500 signatures pour se présenter en 2012, il semble opter pour un ralliement à une "coalition" centriste, comme celle de Bayrou, à qui il tend la main, dans une interview donnée à Libération.

Enfin, au PS, même François Hollande semble remiser - du moins pour la durée de la primaire -, ses idées teintées de « sociale-démocratie ». Le socialiste a, en effet, intérêt pour remporter cette première manche à déplacer le curseur sur sa gauche. Et ainsi, il dégage de l’espace pour les idées centristes.

Fin de la traversée du désert ?

Bref, le ciel s’est considérablement éclairci pour le président du MoDem et François Bayrou compte bien bénéficier de cette bonne disposition des astres pour faire le plein ce week-end, lors de ses universités d’été.

Des personnalités du sereil UDF, qui l’avaient même boudé en 2007, feront ainsi le déplacement samedi et dimanche sur la presqu'île de Giens, à Hyères, dans le Var.

Seront notamment présents Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d'Etat au Commerce extérieur de Nicolas Sarkozy, le député UMP Pierre Méhaignerie, président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, et le sénateur Jean Arthuis, président de l'Alliance centriste qui a refusé de rejoindre la confédération de Jean-Louis Borloo et Hervé Morin.

L'avocat général Philippe Bilger, qui avait apporté son soutien à Nicolas Sarkozy en 2007 sera également de la partie. Tout comme, l'ancien P-DG du Crédit Lyonnais Jean Peyrelevade, qui a annoncé qu'il voterait François Hollande à la primaire socialiste.

"C'est la vraie famille du Centre, elle rassemble ceux qui ont choisi des chemins différents mais qui savent au fond d'eux-mêmes que notre avenir est ensemble", se targue François  Bayrou, semblant oublier qu’il n’est crédité pour l’instant que de 7% des intentions de vote dans les sondages.