Bataille tactique entre Royal et Sarkozy au centre

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Administrator User , modifié à
Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy rivalisent de propositions d'ouverture au centre, à moins d'une semaine du second tour de l'élection présidentielle. La candidate socialiste n'a pas exclu de choisir François Bayrou comme Premier ministre. Nicolas Sarkozy a lui parlé d'un gouvernement comprenant des personnalités UDF et de gauche. Les derniers jours de campagne vont être tournés vers le grand débat télévisé de mercredi soir.

Les électeurs du centre et de François Bayrou, 18,57% des voix au premier tour, sont toujours aussi courtisés par les deux candidats qualifiés pour le 2ème tour de la présidentielle. Au lendemain d'un débat cordial avec François Bayrou, Ségolène Royal n'a pas exclu dimanche de choisir le président de l'UDF comme Premier ministre et expliqué qu'elle était prête à compléter son programme."Non seulement je suis prête à compléter (le pacte présidentiel-NDLR) mais demain, si je suis présidente de la République, toutes les bonnes idées seront utiles au pays", a dit Ségolène Royal sur Canal Plus. Interrogée sur la possibilité de choisir François Bayrou comme Premier ministre, elle a répondu : "je pense que ce n'est pas ce qui se passera mais je ne m'interdis rien sur le choix de mon Premier ministre". De son côté, Nicolas Sarkozy a tenu un grand meeting au palais omnisports de Paris-Bercy, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes et de nombreuses personnalités du sport et du spectacle. Le candidat UMP, qui avait passé son samedi à critiquer la tenue d'un débat entre François Bayrou et Ségolène Royal, s'est appliqué sur Canal Plus à se montrer conciliant et a parlé d'un gouvernement comprenant des personnalités UDF et de gauche. "J'ouvrirai (mon gouvernement) pour faire la meilleure équipe de France. Toutes les qualités, toutes les compétences ne sont pas dans la seule UMP", a-t-il dit sur Canal Plus. Il a dit savoir qui serait son Premier ministre mais ne pas l'avoir encore dit à la personne concernée. Concernant François Bayrou, il est prêt au dialogue mais pas au débat avant le second tour. "Il a été dans le gouvernement d'Alain Juppé, on a été dans la même majorité pendant 20 ans. On pourrait parfaitement travailler ensemble, on peut parfaitement gouverner ensemble", a estimé le candidat de l'UMP. Selon une déclaration de François Bayrou rendue publique la semaine dernière, les deux hommes ne se sont pas parlé depuis trois ans. En tout cas, les sondages montrent qu'il y a encore beaucoup d'indécision. Pour le 2ème tour, l'écart se resserre entre les deux candidats. Le président de l'UMP est toujours donné vainqueur, selon une enquête Ifop-JDD, qui crédite Nicolas Sarkozy de 52,5% contre 47,5% à sa rivale, alors que l'écart était à 54-46 le 22 avril. Les centristes indécis détiennent donc la clé du vote. Selon une enquête TNS-Sofres publiée par Le Monde, 39% des électeurs de François Bayrou hésitent encore sur leur choix, tandis que 31% sont sûrs de voter Royal, 23% Sarkozy et 7% entendent s'abstenir. Si François Bayrou donne des signes d'ouverture à gauche, ses troupes penchent vers Nicolas Sarkozy, et notamment les parlementaires, qui risquent dans le cas contraire d'être contraints à une difficile bataille aux législatives face à un candidat UMP. Dernier en date, Hervé Morin, député de l'Eure et président du groupe UDF à l'Assemblée nationale. Sur 29 députés UDF sortants, une vingtaine s'est ralliée à Nicolas Sarkozy. Les autres sont encore hésitants. Aucun n'a déclaré qu'il voterait pour Ségolène Royal.