Bartolone presse Hollande de passer la seconde

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le président de l'Assemblée nationale plaide "pour un deuxième temps" dans le quinquennat.

Tout sauf un président de l'Assemblée "godillot". Depuis qu'il est titulaire du Perchoir, Claude Bartolone n'hésite pas à dire tout haut ce qu'il pense, quitte à bousculer François Hollande. Alors que le chef de l'Etat va fêter lundi prochain son premier anniversaire à l'Elysée, le président de l'Assemblée plaide dans une interview au Monde  "pour un deuxième temps" du quinquennat. Une manière d'appeler à une accélération du tempo, alors que François Hollande a souvent présenté son "agenda du changement" avec les deux premières années du quinquennat consacrées au redressement.

Assemblée nationale

La phrase à retenir. "Il est désormais temps de tirer des leçons pour envisager le nouveau temps du quinquennat. Nous ne pouvons pas continuer avec un groupe socialiste qui ne se sent parfois pas écouté, un groupe écologiste qui ne sait pas exactement s'il veut rester ou partir, et un groupe communiste qui a l'impression de ne pas être entendu", déclare sans détour le député de Seine-Saint-Denis, résumant ainsi l'état d'esprit de beaucoup d'élus.

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Demandez le programme de Mr Bartolone. Le président de l'Assemblée estime que ce nouveau temps du quinquennat doit avoir pour priorités "des textes sur le logement ou le texte (du ministre Benoît) Hamon sur la consommation, pour pouvoir donner des signes à cet électorat de gauche qui les attend". S'il juge "secondaire" la question d'un remaniement gouvernemental, Claude Bartolone demande de s'intéresser à la vie quotidienne des Français via des mesures sur la santé, le logement ou encore le pouvoir d'achat. 

ayrault et hollande

Bye bye Ayrault, Hollande doit tout faire. Alors que François Hollande se positionne en président "en première ligne" depuis septembre, Claude Bartolone lui demande de s'affirmer encore davantage "pour définir la lettre de mission du gouvernement et préciser les axes de ce deuxième temps". Quitte à reléguer le premier ministre au second plan. Cette remarque du quatrième personnage de l'Etat, qui a récemment assuré ne pas être intéressé par le poste de Jean-Marc Ayrault, risque d'alimenter un peu plus les rumeurs qui en font un candidat à Matignon.