Amara : "Matignon était autiste"

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L’ex-secrétaire d’Etat à la Ville a taclé Fillon, mais aussi Bachelot. Pas Sarkozy, ni Morano.

Fadela Amara était l’un des symboles de l’ouverture au moment de son arrivée au gouvernement en 2007. Evincée à l’occasion du remaniement, l’ex-secrétaire d’Etat à la Ville a retrouvé la totalité de son franc-parler. Mardi sur Europe 1, elle a distribué les mauvais points à certains de ses désormais anciens collègues, comme Eric Besson ou Roselyne Bachelot. Sans oublier François Fillon.

 

"Mal à l’aise" avec l’identité nationale

 

Pour Fadela Amara, "Matignon était autiste. François Fillon n’a pas respecté les engagements qui ont été pris. La politique de la ville avait deux rendez-vous prévus par an, on ne les a jamais tenus. Le dernier, c’était en janvier 2009." Roselyne Bachelot a également essuyé des critiques. "Roselyne, c’est zéro pointé sur la santé, sur les maisons pluridisciplinaires", a-t-elle asséné. "Je ne le dis pas pour blesser. Je le dis parce qu’il faut savoir les difficultés qu’on peut avoir quand on ne veut pas faire avancer les choses."

 

Le débat sur l’identité nationale est également resté en travers de la gorge de l’ancienne présidente de Ni putes, ni soumises. "J’étais mal à l’aise. Il fallait un débat comme cela, mais il a été mal préparé", a estimé Fadela Amara. "Et on s’est retrouvé à libérer une parole raciste, qui stigmatisait. Or, il fallait dire que la tradition française, c’est d’accueillir les immigrés qui ont construit ce pays, qui l’ont enrichi."

 

Un rendez-vous avec Sarkozy

 

En revanche, Fadela Amara a réaffirmé que sa collaboration avec Nadine Morano avait été fructueuse. "Nadine Morano avait mis 30 millions d’euros pour mettre en place les projets de mode de garde différencié", cite-t-elle. "On a tellement bataillé ensemble, elle a été exemplaire. Elle montre que quand on veut, on peut y arriver."

 

Surtout, Fadela Amara n’en veut pas à Nicolas Sarkozy. "J’ai un contrat de confiance avec lui. Il est venu me chercher, il m’a fait confiance pour me faire entrer au gouvernement et me confier une mission. C’était une fierté pour moi de servir mon pays. Il a quand même eu le courage de nommer des gens comme moi, avec mon parcours, mon histoire." L’ancienne secrétaire d’Etat a confié qu’elle avait rendez-vous avec le président de la République dans la semaine. Pour une nouvelle mission. "On verra…", a-t-elle éludé.