Affaire EADS : L'Etat ne savait rien, selon Villepin

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dominique de Villepin a réaffirmé mardi devant la commission des Finances du Sénat que ni lui ni ses services à Matignon n'avaient "jamais été informés" des difficultés d'Airbus avant leur annonce officielle en juin 2006. Selon l'ancien Premier ministre, dans cette affaire de délits d'initiés présumés chez EADS, l'Etat n'a joué que son rôle. Inutile donc "d'aller chercher des poux dans la tête de l'Etat" d'après Villepin.

"A aucun moment Matignon n'a été informé des difficultés d'Airbus jusqu'à ce qu'elles soient rendues publiques par l'entreprise elle-même en juin 2006", a déclaré Dominique de Villepin. L'ancien Premier ministre, en place au moment des délits d'initiés présumés chez EADS, a été entendu mardi après-midi pendant plus d'une heure par la commission des Finances du Sénat. "L'Etat a fait ce qu'il devait" a été son message principal face à des sénateurs qui ont souvent semblé moins pugnaces que leur interlocuteur.

"Matignon n'a reçu aucune information de Bercy ni du ministère des Transports sur le 'process' industriel ou la situation dans les chaînes de production de l'A380 et donc sur la réalité des difficultés industrielles". Selon l'ancien chef du gouvernement, "on ne saurait leur en faire un quelconque grief puisque eux-mêmes ne savaient pas". Dominique de Villepin a expliqué que l'Etat n'avait joué dans cette affaire que son rôle normal et qu'il était donc inutile "d'aller chercher des poux dans la tête de l'Etat".

Plus virulent, l'ancien Premier ministre a également défendu le principe de non-ingérence des pouvoirs publics dans la gestion d'un groupe privé. Et il a donc invité les sénateurs à se tourner vers les entreprises mises en cause dans cette affaire pour poursuivre leurs investigations.

Les commissions des Finances des deux assemblées ont entamé une série d'auditions depuis début octobre pour préciser le rôle des différents protagonistes dans la vente de titres EADS détenus par le groupe privé Lagardère (propriété d'Europe 1) en 2006, et les informations qu'ils détenaient à son sujet, opération sur laquelle pèsent des soupçons de délits d'initiés "massifs".