A droite, l’union se fissure

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La majorité présidentielle peine à parler d’une même voix sur les conséquences de la défaite.

La défaite dimanche au second tour des élections régionales devrait laisser des traces au sein de la majorité présidentielle. Dès dimanche soir, les leaders de droite ont eu du mal à accorder leurs violons sur l’analyse su scrutin. La politique d’ouverture prônée par Nicolas Sarkozy a même durement été attaquée.

Entendre le message des Français ?

Mais le premier sujet de discorde concerne les conséquences de la défaite au plan national. Avec cette interrogation : le président doit-il entendre le message des Français, et donc infléchir sa politique ? "Il ne faut surtout pas changer de cap, la pire des réponses au scrutin de ce soir serait d'arrêter les réformes", a jugé Luc Chatel, ministre de l’Education et porte-parole du gouvernement. "Il faut impérativement poursuivre les réformes pour mettre notre pays en mesure de continuer à virer en tête devant les pays de l'Union européenne", a abondé Christine Lagarde, ministre de l’Economie.

"Un message a été adressé à la majorité. Ce message, croyez-le, sera entendu", a au contraire estimé Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Sports. "Nicolas Sarkozy s'attendait à ces résultats qui sont décevants. Il avait dit avant les régionales qu'une élection a toujours une signification, un message. Il est décidé à l'entendre", a déclaré pour sa part Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée.

L’ouverture critiquée

En filigrane, c’est aussi la politique d’ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy qui est xcritiquée. "Les Français nous ont clairement adressé un certain nombre de messages. Il en est un qu'il faut retenir cinq sur cinq: il faut revenir à nos fondamentaux", a ainsi affirmé Jean-François Copé, le patron des députés UMP à l’Assemblée, qui a appelé à "la construction d'un nouveau pacte majoritaire avec les Français". Le député UMP Jean-Pierre Grand, proche de Dominique de Villepin, est encore plus direct. "Le message du peuple français est clair, il s'adresse au président de la République et à lui seul", a martelé l’élu de l’Hérault.

Chez les alliés du parti présidentiel aussi, ça grince. Hervé Morin, président du Nouveau Centre et ministre de la Défense, a ainsi juger qu’il fallait "organiser la majorité pour que la famille centriste soit plus entendue". Maurice Leroy, porte-parole du parti centriste, a lui critiqué "la langue en béton armé " de l'UMP au soir du premier tour des régionales. "Cette image donnée a été effroyable et par certains côtés a amplifié, parce que ça donnait le sentiment qu'on n'avait rien entendu"., a-t-il déclaré sur LCI. "Il y avait quelque chose qui fleurait le bon vieux RPR (...), les gens de la majorité n'en peuvent plus de cette langue de béton armé". Enfin pour Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD), "Il revient au président de la République de mettre en oeuvre les orientations nouvelles qu'il convient de prendre".