2012 a déjà commencé

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Hélène Favier avec David Revault d’Allonnes , modifié à
Dès dimanche, les partis ont posé les bases pour leur prochaine bataille : les présidentielles.

Au PS, cap sur les primaires - Dimanche soir, les ténors du PS se sont félicités de cette "victoire" obtenues aux cantonales. Mais, rue de Solférino, les affaires présidentielles ont déjà repris. Notamment avec un sondage Ipsos qui donne Dominique Strauss Kahn très loin, devant ses concurrents socialistes, au premier tour de la présidentielle. Pour le soutenir des "appels à candidature" devraient d’ailleurs fleurir dès la semaine prochaine, selon des informations obtenues par Europe 1. Ainsi mercredi, des élus des Bouches-du-Rhône vont demander, dans une tribune, au patron du FMI de se lancer dans la course. Martine Aubry ne sera pas en reste : dans un texte à paraître ces jours-ci, cinquante députés s’apprêtent à déclarer leur flamme à la patronne du PS, qui aurait "la légitimité pour rassembler tous les socialistes et toute la gauche". Enfin, samedi François Hollande, qui avait fait de sa victoire en Corrèze une condition sine qua non, pourrait se lancer - enfin - dans la course à la présidentielle.

Marine Le Pen, en haut dans les sondages - Le Front national a réalisé des "montées exceptionnelles" entre les deux tours des élections cantonales, ce qui démontre qu'il bénéficie d'un "vote d'adhésion", s’est réjouie, dimanche soir, Marine Le Pen qui semble de mieux en mieux placée dans les sondages. En effet, selon une étude Ipsos pour France Télévisions* rendue publique après le scrutin, Marine Le Pen se qualifierait pour le second tour de la présidentielle dans tous les cas de figure, et éliminerait Nicolas Sarkozy si le candidat socialiste était Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry ou François Hollande. D'après cette enquête publiée dimanche soir, la présidente du Front national arrive même en tête, avec 22%, si Ségolène Royal est la candidate du PS.

L’UMP en proie au doute - L'UMP, sévèrement battue dans tous les scrutins locaux depuis 2007, a de nouveau subi une défaite dimanche aux cantonales.Le parti majoritaire s’interroge désormais sur les leçons à tirer de la percée du FN. Selon le politologue Frédéric Dabi (Ipsos), après ces élections "on peut désormais parler d'une "porosité entre les électorats UMP et FN". Le débat sur la stratégie électorale pour 2012 a d’ailleurs été soulevé dès dimanche soir, les ténors de la majorité, remettant plus ou moins ouvertement en cause la "droitisation" de l'UMP. A l’image de l'ex-patron du Parti radical (PR, cofondateur de l'UMP), André Rossinot, qui a lancé un ultimatum au parti présidentiel, lui donnant "un mois pour rétablir l'équilibre" entre "les courants gaullistes et démocrates-sociaux ou chrétiens, radicaux, et libéraux". Les Radicaux doivent trancher en mai, sous la houlette de leur chef Jean-Louis Borloo, la question de leur émancipation de l'UMP, en vue d'une éventuelle candidature centriste en 2012.

Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche se placent - EELV et le Front de gauche ont chacun à leur manière réussi les cantonales, continuant de se disputer la deuxième place à gauche avec l'objectif de se positionner au mieux pour les négociations avec le PS sur les législatives 2012. C'est "une immense satisfaction" qui salue "l'affirmation de l'écologie politique", a souligné Cécile Duflot, pour qui l'alternative à Nicolas Sarkozy "ne pourra se faire autour de slogans ou de photographies, mais en travaillant ensemble à une unité dans la diversité". A bon entendeur…

*Sondage réalisé les 25 et 26 mars par téléphone à partir d'un échantillon de 965 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).