11 novembre 4:08
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Alexandre Chauveau, Nina Droff, édité par Laura Laplaud
À l'occasion de la commémoration du 11 novembre 1918, Emmanuel Macron a tenu à rendre un hommage au dernier compagnon de la Libération, Hubert Germain, décédé le 12 octobre dernier à l'âge de 101 ans. Après la cérémonie à l'Arc de Triomphe, le corps du résistant sera inhumé dans la crypte du Mont-Valérien, haut lieu de la mémoire nationale française.

"Serions-nous là sans Hubert Germain ?" a questionné le président de la République lors de son discours d'hommage, à l'occasion de la commémoration du 103e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918. Deux cérémonies d'hommage seront rendues au dernier compagnon de la Libération qui s'est éteint le 12 octobre à l'âge de 101 ans. Le corps de l'ancien combattant sera inhumé dans la crypte du mémorial de la France combattante.

Un hommage au Mont-Valérien

En ce jeudi 11 novembre 2021, deux commémorations en l'honneur d'Hubert Germain se succèdent : une à l'Arc de Triomphe à Paris, l'autre au Mont-Valérien à Suresnes. Un symbole fort puisque cet endroit, haut lieu de la mémoire nationale, a été le principal lieu d’exécution de résistants et d’otages en France par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Le combattant occupera le dernier caveau, comme le souhaitait le général de Gaulle et André Malraux.

L'Élysée a voulu une cérémonie extrêmement solennelle et sobre. Il n'y aura pas de discours, mais un moment de recueillement pour Emmanuel Macron, qui se pliera à la dernière volonté de l'ancien combattant en déposant sur son cercueil une croix de Lorraine en bois taillé dans la charpente de Notre-Dame de Paris.

À Paris, l'image est forte. Le cercueil d'Hubert Germain, drapé de bleu-blanc-rouge, est parti des Invalides pour arriver jusqu'à l'Arc de Triomphe en remontant les Champs-Elysées. Le cercueil a ensuite été déposé sur un char militant, escorté par la Garde républicaine. 

Au cours de la longue remontée de l'avenue, le cortège s'est arrêté une minute devant la statue du général de Gaulle, le fondateur de l'Ordre de la Libération, dont Hubert Germain était le dernier compagnon. Place de l'Etoile, le cercueil est déposé sous l'Arc de Triomphe pour un dialogue symbolique avec le soldat inconnu. C'était la volonté de l'Elysée de donner une double signification à ce 11 novembre en mêlant l'hommage traditionnel à tous les morts pour la France et cet hommage particulier à Hubert Germain.

Les compagnons, "visages intemporels de la France"

Plusieurs centaines de spectateurs ont fait le déplacement pour saluer la mémoire du dernier compagnon de la Libération. Pour Gaëtan, militaire, il s'agissait à la fois d'un héros national et d'un héros personnel. "Il symbolise la France et représente toute l'armée française. C'est quelque chose de très important pour nous de pouvoir se recueillir en sa mémoire", confie-t-il. "Mon grand-père qui était militaire a connu cet homme justement avec beaucoup de bravoure et de dignité." De son côté, Louise a tenu à venir à cette cérémonie au nom du devoir de mémoire, qu'elle juge encore plus important depuis la mort du résistant.

Emmanuel Macron a tenu à rendre hommage aux 1.038 compagnons de la Libération en citant notamment le général Leclerc mais aussi Berty Albrecht et Philippe Kieffer, "les visages intemporels de la France", dit-il. "Le dernier compagnon n'est plus, mais ces 1.038 qui ont épousé la France, d'un amour inconditionnel allant jusqu'au sacrifice ne disparaissent pas pour autant." 

 

Hubert Germain était le dernier compagnon de la Libération encore en vie. Lors de son discours d'une quinzaine de minutes, le président de la République a promis perpétuer la mémoire de ces compagnons. "Ils inscrivent leurs destins au côté de ceux qui ont porté l'esprit de résistance, l'amour d'une patrie libre, le refus des divisions pour l'honneur de la France. Alors oui, leurs braises ardentes sont dans nos mains", a-t-il reconnu. "Et quand viendra le jour, quand sonnera l'heure, nous saurons les raviver. De ce souffle qui fit lever tous ceux qui nous précèdent et qui nous ont fait et sans lesquels nous ne serions pas là", a poursuivi le chef de l'État.