Ouverture du procès de l'attentat devant les anciens locaux de Charlie Hebdo
Le procès de l'homme qui a attaqué deux personnes au hachoir en septembre 2020 devant les anciens locaux de Charlie Hebdo ainsi que cinq de ses proches, soupçonnés de l'avoir motivé et soutenu, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale des mineurs de Paris.
La cour composée uniquement de magistrats professionnels a rejeté la demande de plusieurs avocats de la défense qui demandait que l'audience se tienne à huis clos en raison de l'âge de trois accusés, mineurs au moment des faits, le 25 septembre 2020.
L'assaillant comparait pour tentatives d'assassinats terroristes et association de malfaiteurs terroriste criminelle
Les six accusés, dont deux comparaissent libres sous contrôle judiciaire, sont tous originaires d'une même région rurale du Pakistan. Ils sont arrivés en France entre 2018 et 2019. L'assaillant, Zaheer Mahmood, qui aura 30 ans le 25 janvier, comparait pour tentatives d'assassinats terroristes et association de malfaiteurs terroriste criminelle. Les autres accusés sont poursuivis pour participation à une association de malfaiteurs terroriste.
"Ce que j'ai fait, c'est bien. Je me sens mieux"
L'attaque avait eu lieu le 25 septembre 2020, en plein procès des attentats de janvier 2015 ayant ciblé notamment Charlie Hebdo. L'hebdomadaire satirique faisait l'objet de nouvelles menaces depuis qu'il avait republié les caricatures de Mahomet qui en avaient fait la cible des jihadistes, le jour de l'ouverture de ce procès le 2 septembre.
Aux alentours de 11H40 ce 25 septembre, Zaheer Mahmood arrive devant un immeuble de la rue Nicolas-Appert (XIe arrondissement de Paris), armé d'un hachoir, et blesse grièvement deux employés de l'agence Premières Lignes qui se trouvaient sous le porche pour fumer une cigarette.
Les deux victimes, une femme de 28 ans et un homme de 32 ans, avaient été grièvement blessées à la tête et au visage. Selon l'exploitation des images de vidéo-surveillance, l'assaillant leur a porté à chacun de violents coups de feuille de boucher de haut en bas au niveau du crâne et de la nuque.
Zaheer Mahmood pensait s'attaquer à des salariés de Charlie Hebdo, ignorant que le journal avait quitté ses locaux après l'attentat de 2015. "Ce que j'ai fait, c'est bien. Je me sens mieux. Je considère qu'ils sont bien punis. On ne se moque pas de la religion", avait-il déclaré en garde à vue.
L'assaillant a expliqué son geste par la colère ressentie lors de nouvelles caricatures
Aux enquêteurs, Zaheer Mahmood a expliqué son geste par la colère ressentie lors de la nouvelle publication des caricatures de Mahomet. Cette publication avait entraîné des manifestations dans des pays musulmans, dont le Pakistan. Les perquisitions et analyses des nombreux téléphones et du matériel informatique trouvés au domicile de M. Mahmood ont permis d'identifier cinq personnes qui l'auraient "motivé et soutenu dans son processus idéologique devenu un engrenage violent".
L'enquête a démontré des contacts réguliers entre Zaheer Mahmood et ces hommes avec notamment l'échange de vidéos de prêches prônant la décapitation pour les blasphémateurs. Le procès est prévu jusqu'au 24 janvier.