La série aborde des clichés sexistes véhiculés dès l'enfance, comme le choix des sports en fonction du genre. 5:54
  • Copié
Margaux Lannuzel
L'opération "Chouette, pas chouette", qui vise à sensibiliser les enfants à la lutte contre le sexisme, est lancée mercredi avec la diffusion d'une série diffusée sur les chaînes des groupes TF1, France Télévisions, M6 et Canal+. Une "union sacrée" décrite par les principaux intéressés sur Europe 1. 
INTERVIEW

"Cette union sacrée est assez exceptionnelle", s'enthousiasme Estelle Colas, directrice des grandes causes de Make.org. C'est sa société qui coordonne l'opération "Chouette, pas chouette", lancée mercredi et qui vise à sensibiliser les enfants à la lutte contre le sexisme. Et cela grâce à une série spécialement destinée aux tous petits, et diffusée par les chaînes de tous les principaux groupes français : TF1, France Télévisions, M6 et Canal+. 

Des voix d'enfants pour "créer l'empathie"

A l'origine du projet, il y a une consultation citoyenne lancée par Make.org, d'où a émergé l'idée de déconstruire les clichés sexistes dès le plus jeune âge. "Le fait que ce soit à l'origine une demande des citoyens est quelque chose d'assez nouveau", selon Estelle Colas. De cette demande, la société et les différents groupes ont fait 16 épisodes d'une minute trente, destinés aux 4-6 ans, avec des dessins animés doublés par des voix d'enfants pour "créer l'empathie". 

"Sur un sujet comme celui-là, je pense qu'il n'y a pas de débat", balaye Coralie Boitrelle-Laigle, directrice des programmes jeunesse du groupe M6 lorsqu'on l'interroge sur la décision du groupe de rejoindre le projet, aux côtés des autres. Pour le groupe, la série sera diffusée sur Gulli, avec deux épisodes diffusés à 21 heures toute la semaine, afin que les parents soient aussi devant la télévision et qu'une discussion puisse s'engager. 

Un kit pédagogique destiné aux enseignants

Ce sont les diffuseurs qui ont payé pour ces épisodes, portant chacun sur un a priori différent : le foot, c'est pour les garçons, le rose, c'est la couleur préférée des filles… A chaque fois, une scène d'exposition mettant en scène plusieurs enfants présente le cliché, puis une voix off interpelle celui ou celle qui l'a formulé et, confronté au stéréotype qu'il ou elle défendait, il ou elle prend conscience de son erreur. A la fin de l'épisode, on revient au réel et tous les personnages ont renoncé à l'idée reçue dont il est question. 

"On a travaillé avec l'association Chiennes de garde" pour identifier "des thématiques sur lesquelles les enfants peuvent s'identifier facilement", détaille Estelle Colas. Un kit pédagogique destiné aux enseignants accompagne l'initiative. 

Une diffusion sur d'autres plateformes

S'ils n'étaient pas à l'origine du projet, d'autres diffuseurs, comme Disney ou Bayard Presse, permettront à leurs usagers de regarder ces épisodes. Pour Bayard Presse, c'est la plateforme numérique Bayam qui va diffuser les épisodes, "accompagnés de contenus qui émanent de nos magazines et de nos livres", indique Damien Giard, directeur du numérique du groupe. La plateforme propose des contenus payants, mais ce ne sera pas le cas de cette série. "C'est une grande cause, ce sera gratuit."