Une centaine de victimes d'influenceurs portent plainte pour «escroquerie en bande organisée»

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Rémi Jacob, avec Solène Delinger , modifié à
Deux plaintes collectives pour "escroquerie en bande organisée et abus de confiance" ont été déposées vendredi 20 janvier auprès du parquet de Paris. Les influenceurs Marc et Nadé Blata, issus de la télé-réalités, sont visés par ces plaintes. Ils sont accusés d'avoir profité de leur notoriété pour faire la promotion d'investissements à risques. 

Pour la première fois en France, des personnes qui se disent victimes d’influenceurs se sont regroupés pour mener, ensemble, une action en justice. Ce collectif rassemble plus de 80 victimes présumées qui viennent de porter plainte pour "escroquerie en bande organisée", notamment contre Marc et Nadé Blata. Ce célèbre couple d’influenceurs issus de la télé-réalité est suivi par sept millions de personnes sur Instagram.

Deux plaintes distinctes adressées au parquet de Paris  

Ils sont accusés d’avoir profité de leur notoriété pour faire la promotion d’investissements à risque et en tirer des bénéfices. Deux plaintes distinctes ont été adressées au parquet de Paris. La première vise une arnaque aux NFT (jetons non fongibles). La deuxième, elle, vise directement le couple d'influenceurs qui a fait la promotion du "copy trading". Marc et Nadé Blata ont incité leurs fans à miser sur le cours risqué de produits dérivés, comme l'explique Ouest France. 

"Les deux plaintes ont été envoyées la semaine dernière. Le but final du cabinet d'avocats est que la justice rende une décision qui fera office de jurisprudence", explique Me Jocelyn Ziegler au micro de Culture Médias. "Cette jurisprudence va pouvoir aider grandement le gouvernement et le législateur afin de voter une loi pour encadrer au mieux la profession des influenceurs". 

Définir un nouveau cadre législatif afin de mettre fin à ces abus

Les influenceurs sont par ailleurs plus que jamais dans le viseur de Bercy. La DGCCRF a annoncé hier dans un communiqué que 60% des influenceurs ne respectaient pas les règles en place en matière de publicité. C’est ce qui ressort d’une grande enquête menée sur plusieurs mois. Il est notamment reproché à de nombreux influenceurs d’avoir "trompé les consommateurs sur les propriétés des produits vendus" ou d'avoir "promu des produits ou services risqués". Du côté de Bercy, on indique avoir déjà engagé plusieurs procédures. En parallèle, une grande consultation publique a été ouverte jusqu’au 31 janvier. Objectif : définir un nouveau cadre législatif afin de mettre fin à ces abus.