Entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, Téléphone a connu un succès rare pour un groupe de rock français, tant sur la scène nationale qu'à l'étranger. Jean-Louis Aubert, guitariste et chanteur, est revenu sur cette épopée dimanche, dans Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, sur Europe 1. L'occasion, notamment, de raconter sa rencontre avec Mick Jagger, qui jouait à l'époque les prophètes de malheur.
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En 1976, Téléphone voit le jour à l'occasion d'un concert devant 600 personnes au Centre américain de Paris. Le batteur Richard Kolinka et Jean-Louis Aubert font appel au guitariste Louis Bertignac. Ce dernier impose la présence de sa petite amie, Corine Marienneau, à qui il avait appris la basse. Une femme dans un groupe de rock, c'est rare !
"Pas de fille sur le bateau"
Quelques années plus tard, Jean-Louis Aubert rencontre le leader des Stones, Mick Jagger. Au cours d'une session de travail pour Crache ton venin, deuxième album de Téléphone sorti en 1979, le Britannique découvre avec surprise la présence de Corine Marienneau en studio. "Le" bassiste de Téléphone est donc une femme... Aux côtés des autres membres du groupe, Ian Stewart et Keith Richards, il prédit alors des querelles intestines au groupe.
"C’était un peu comme les marins, s’ils voulaient traverser l’Atlantique, ils disaient : ‘surtout pas de fille sur le bateau’", s'amuse Jean-Louis Aubert qui moque la pseudo-virilité et le machisme ambiant de l'époque. "Pour une femme, c’était vraiment emblématique d’être avec un groupe de garçons. C’était un signe d’égalité et de libération, mais ça n’a pas dû être facile tous les jours pour Corinne."
Et de fait, les relations entre les musiciens de Téléphone se dégradent, aboutissant à la dissolution de la formation. Le groupe aura vécu dix ans et aligné les titres qui ont fait hurler toutes les générations.