Parution des journaux bloquée : les patrons de presse dénoncent une exigence "scandaleuse" de la CGT

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Un kiosque de presse à Paris. Image d'illustration. © CLEMENS BILAN / AFP
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avec AFP , modifié à
La CGT a récusé jeudi avoir exigé la publication par les journaux d'un tract appelant au retrait du projet de loi Travail.

Des responsables de quotidiens nationaux ont dénoncé jeudi une exigence "scandaleuse" de la CGT du Livre qui a empêché la parution de leurs titres jeudi après leur refus de publier une tribune du patron de la CGT.

"Atteinte à la démocratie". "La CGT a décidé de bloquer l'impression des journaux qui avaient refusé de publier sous la contrainte un tract appelant le gouvernement à retirer la loi travail", s'est insurgé le patron de L'Opinion, Nicolas Beytout, dans un éditorial publié en ligne. "Cette intrusion scandaleuse du syndicat dans les contenus des médias doit être dénoncée comme une déplorable atteinte à la démocratie", a-t-il souligné.

L'Humanité "s'est couché". "On n'a jamais publié de communiqué sous la pression et on ne le fera jamais", a affirmé de son côté le directeur de Libération, Laurent Joffrin, interrogé sur France Inter. Il a dénoncé une exigence "honteuse et stupide" de la CGT. "On a bien fait de refuser" de publier la tribune de Philippe Martinez, a ajouté Laurent Joffrin qui a fustigé l'attitude de L'Humanité, seul quotidien national en kiosque jeudi, "qui s'est couché".

La CGT veut une liberté de la presse "dans les deux sens". Interrogé sur France Inter, le secrétaire général du syndicat CGT du Livre, Didier Lourdez, a affirmé que son syndicat n'avait "ni exigence, ni diktat". Il a cependant reconnu que son syndicat avait "proposé à tous les quotidiens de donner une expression à Philippe Martinez". "La liberté de la presse et la démocratie doivent se faire dans les deux sens", a-t-il dit. "C'est nous qui sommes pris en otages par le gouvernement qui veut appliquer une loi" que son syndicat dénonce, a-t-il ajouté.