Michèle Bernier 1:02
  • Copié
Pauline Rouquette
Dans Ça fait du bien, mardi sur Europe 1, l'humoriste Michèle Bernier s'est prêtée au jeu du "c'était mieux avant ?", en référence au thème de son spectacle "Vive demain!". Fille du co-fondateur de Charlie Hebodo et Hara-Kiri, elle en a profité pour exprimer que non, l'humour n'était pas forcément "mieux avant".
INTERVIEW

"Le premier qui me dit que c’était mieux avant, je lui fais laver son linge à la brosse à chiendent sur la planche à laver, à genoux dans le baquet, les mains dans l’eau glacée du lavoir, par moins dix degrés dehors, et sans gants Mappa !". Cette tirade brute de décoffrage n'est autre que celle qu'a choisi Michèle Bernier pour résumer son nouveau spectacle "Vive demain !", mis en scène par Marie-Pascale Osterrieh. Invitée de l'émission Ça fait du bien, mardi sur Europe 1, l'humoriste s'est prêtée à un jeu de "c'était mieux avant ?", cette phrase dont elle a fait la problématique névralgique de son spectacle, en la questionnant au sujet de l'humour.

Ne pas avoir le droit, mais "le faire quand même"

"Oh j'en ai marre de ça", lance-t-elle. Elle qui a connu mieux que quiconque Charlie Hebdo et Hara-Kiri, elle dont le père n'était autre que le co-fondateur de ces deux journaux satiriques : l'emblématique Professeur Choron, Georget Bernier de son vrai nom. "Je dis toujours que Charlie Hebdo et Hara-Kiri ont existé parce que eux l’ont voulu", poursuit-elle, racontant l'époque d'une France très conservatrice à l'époque de Charles de Gaulle, une époque où, selon elle, l'ambiance n'était pas très joyeuse.

"Comme disait Cavanna, ils n'avaient pas le droit de le faire, mais ils l'ont fait quand même", raconte-t-elle, évoquant l'autre fondateur de Charlie Hebdo et Hara-Kiri, le journaliste et dessinateur humoristique, François Cavanna. C'est ainsi qu'elle définit l'humour, l'humour d'hier, mais encore celui d'aujourd'hui : "C'est le faire quand même".

"On essaie de nous faire croire à un monde aseptisé"

C'est le faire quand même "que ça plaise ou pas", ajoute Michèle Bernier, prenant l'exemple des femmes humoristes, et donc son propre exemple. "On dit ce qu'on veut sur scène", comme Jérémy Ferrari, ou encore Gaspard Proust, énumère-t-elle.

"On essaie de nous faire croire à un monde aseptisé", déplore l'humoriste. Un monde aseptisé, immaculé dans certains domaines incarnés, pour elle, par la publicité, des endroits où règne l'argent. "Mais il existe encore plein d'endroits où les gens disent ce qu'ils veulent, et tant mieux", considère-t-elle. "Après, c’est au public de faire son choix".