Média : "Il faut que l'AFP devienne la meilleure agence vidéo du monde"

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Fabrice Fries a été nommé à la tête de l'AFP le 12 avril 2018. © Europe 1
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Ugo Pascolo
Avec des pertes de plusieurs millions d'euros l'an dernier, Fabrice Fries, le nouveau patron de l'AFP, compte relancer son agence en développant son offre vidéo. 
INTERVIEW

"Je veux ancrer l'AFP dans le 21ème siècle". Invité de Village médias vendredi, Fabrice Fries, le nouveau patron de l'AFP, s'exprime pour la première fois depuis sa nomination et explique la stratégie de l'agence de presse pour les prochaines années. 

La vidéo : prochain axe de développement. Avec 4,8 millions de pertes en 2017 pour l'AFP, l'une des grandes préoccupations de Fabrice Fries est d'inverser la courbe. "Les pertes de l'AFP sont inquiétantes, mais on a un vrai gisement sous les pieds, c'est la vidéo", dévoile-t-il au micro d'Europe 1. "Ça va devenir l'un de notre grand axe de développement. L'AFP est la meilleure agence photo du monde, il faut qu'elle soit la meilleure agence vidéo du monde. (...) Aujourd'hui, toutes les chaînes d'infos veulent de la vidéo et même les radios comme Europe 1. Elle représente pour l'instant 12% de notre chiffre d'affaires, alors que c'est 40% chez AP et Reuters [les deux autres grandes agences de presse internationales, ndlr], il faut donc que l'on devienne un des deux grands fournisseurs de vidéos dans le monde", explique le journaliste. 

Les réseaux sociaux changent "les pratiques, pas l'essence" du métier. L'autre problème de l'AFP, ce sont les réseaux sociaux : comment lutter contre le fait que tout le monde peut filmer une scène et la poster sur internet ? Récemment, les images du sauvetage d'un enfant par Mamoudou Gassama qui a escaladé un immeuble ont fait le tour du monde sur Twitter, sans l'intervention de journalistes.

"C'est une des nouvelles composantes du métier : ça change les pratiques, mais pas l'essence" du métier, avance-t-il. "Notre métier, c'est de collecter et même si nous sommes 1.600 journalistes, on ne peut pas être partout. (...) Imaginons un attentat, on envoie une équipe sur place et en parallèle une autre équipe scrute les témoignages sur réseaux sociaux, avec pour mission d'identifier la source, l'authentifier et s'assurer les droits des images. Ça fait partie intégrante du métier", détaille Fabrice Fries.