L'urgentiste Patrick Pelloux quitte Charlie Hebdo

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C.P.-R. avec AFP , modifié à
L'urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo a annoncé qu'il arrêterait sa collaboration avec l'hebdomadaire satirique, avec un départ probablement début janvier 2016. 

L'urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur à Charlie Hebdo depuis douze ans, a annoncé sur la radio étudiante Web7Radio qu'il allait cesser sa collaboration avec l'hebdomadaire satirique, une décision confirmée par une journaliste de Charlie.

"Quelque chose qui est terminé". "Si j'ai décidé d'arrêter d'écrire dans Charlie Hebdo, c'est parce qu'il y a quelque chose qui est terminé", déclare Patrick Pelloux à Web7Radio. Ce départ, "sans doute début janvier", a été confirmé par Zineb El Rhazoui, journaliste de l'hebdomadaire, dont la rédaction a été décimée lors d'un attentat, le 7 janvier, par les frères Saïd et Chérif Kouachi. L'urgentiste avait alors été l'un des premiers à arriver sur place après l'attaque.

Des tensions avec la direction du journal. "Patrick m'a annoncé son départ hier soir", a précisé Zineb El Rhazoui. "Aujourd'hui, c'est clair que les choses ne se passent pas bien avec la direction. Patrick fait partie des gens qui sont dans le collimateur depuis des mois", a-t-elle assuré, évoquant des différends liés aux questions financières et éditoriales, mais aussi au "partage de la décision" au sein de la rédaction. Le rédacteur en chef de l'hebdomadaire, Gérard Biard, a indiqué ne pas être au courant de la décision du chroniqueur.

Pelloux, après Luz. Cette annonce de Patrick Pelloux intervient alors que le dessinateur Luz a confirmé mercredi qu'il quitterait le journal la semaine prochaine. "Il y en a d'autres qui vont continuer ce journal et je reste Charlie Hebdo dans l'âme mais il faut savoir tourner la page un jour", a expliqué Patrick Pelloux dans l'entretien accordé vendredi soir à Web7Radio. "Je pense que je n'apporte plus rien à ce journal. Je m'en irai sans tambour ni trompette" en début d'année prochaine, a-t-il ajouté, soulignant qu'il n'a "plus le courage de continuer chaque semaine".

"Je suis très content de l'annoncer dans une radio de lycéens parce que je pense que les autres médias ont tiré un peu trop sur Charlie Hebdo avec des choses toutes faites. On ne demande pas un blanc seing mais juste d'être un peu respectés", a continué l'urgentiste, qui s'est fait connaître dans les médias en 2003 en alertant sur les conséquences sanitaires de la canicule.