Les pays du Golfe réclament le retrait de contenus jugés offensants sur Netflix

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avec AFP
L'Arabie saoudite et ses voisins du Golfe ont demandé à Netflix de retirer des contenus jugés "contraires aux valeurs islamiques et sociétales. Les autorités du Golfe n'ont cependant pas précisé quels contenus étaient visés par cette demande de retrait. Selon les médias locaux, il s'agit des films et séries mettant en scène des personnages LGBT.

L'Arabie saoudite et ses voisins du Golfe ont demandé à Netflix de retirer des contenus jugés "contraires aux valeurs islamiques et sociétales", menaçant la plateforme de vidéo à la demande par abonnement de poursuites judiciaires, selon un communiqué publié mardi. Le géant du streaming n'a pas réagi dans l'immédiat.

Dénonciation de "scènes promouvant l'homosexualité"

Le communiqué conjoint des gendarmes des télécommunications de l'Arabie saoudite et des cinq autres membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ne précise pas la nature des contenus jugés offensants. 

Les médias saoudiens ont été plus explicites quant aux contenus jugés offensants dans le communiqué des pays du CCG, évoquant des films où apparaissent des personnages LGBTQ. La chaîne étatique Al-Ekhbariya a dénoncé "des films et séries pour enfants comportant des scènes promouvant l'homosexualité via Netflix". Dans un entretien en direct, un avocat a déploré "des scènes très inopportunes et douloureuses pour nos enfants, nos petits-enfants et la génération future."

Dans une section séparée, la chaîne Al-Ekhbariya a montré des scènes du film d'animation Jurassic World: Camp Cretaceous dans lesquelles deux personnages féminins, dont les visages ont été floutés, s'embrassent.

Les questions de genre et de liberté sexuelles restent taboues

Sous l'impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, l'Arabie saoudite s'est ouverte aux divertissements et aux grands événements mondiaux, mais les restrictions politiques et sociales restent très importantes. En 2017, les autorités ont levé l'interdiction du cinéma.

En avril, l'Arabie saoudite a demandé à Disney de supprimer les "références LGBTQ" dans le film de Marvel, Doctor Strange in the Multiverse of Madness, afin d'autoriser sa projection dans les salles du royaume ultraconservateur. Disney n'a pas obtempéré et le film n'a pas été projeté en Arabie.

Les questions de genre et de libertés sexuelles restent encore très taboues dans de nombreux pays arabes, notamment les monarchies du Golfe. En juin, les Emirats arabes unis ont interdit le film d'animation des studios Pixar, Buzz l'Eclair, qui contient une fugace scène de baiser entre deux femmes vivant ensemble.