Dans Culture médias, mardi, Françoise Laborde, journaliste et ex-présentatrice des JT de France 2, a pointé du doigt le sentiment d’illégitimité que les femmes ressentent au travail, en particulier dans les médias. "Ça m'a beaucoup frappée quand je travaillais à la télévision. Lorsque vous invitez un homme qui n'a aucune compétence sur le secteur, il accepte tout de suite. Mais quand vous invitez une fille à peu près compétente, elle vous dit : 'Oh non mon dieu, il faudrait que je regarde si...'. Mais si on vous invite, c'est que vous êtes compétente", se souvient-elle.
Selon Françoise Laborde, ce travers qui consiste à "questionner sa capacité et ses compétences" est ainsi "très féminin". "Les femmes se sentent toujours illégitimes", appuie-t-elle. Autre exemple au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Françoise Laborde, qui en est une ancienne membre, se souvient aussi des différences de comportements entre les hommes et les femmes pendant les entretiens professionnels. "Quand on auditionnait des hommes ou des femmes pour des postes à responsabilités, les hommes arrivaient d'entrée de jeu avec un projet alors que les filles disaient : 'Je pense que je suis compétente parce que j'ai fait telle chose, j'ai été à tel poste.' Elles racontent leur vie. Nous on leur disait : 'Non, ne raconte pas ta vie, donne ton projet va y. Fonce !", raconte Françoise Laborde.
21/01 nous serons toutes les @PFDMedias#Pourlesfemmesdanslesmedias au @MinistereCC aux côtés de @franckriester pr la 2ème vague de signatures de la Charte contre le #harcelementsexuel dans les #medias les dirigeants de #musique#fictions#productionstv#Digital 58 signataires ! pic.twitter.com/3qOXCilaIo
— Nathalie ANDRÉ (@NathalieANDREtv) January 20, 2020
Présidente d’honneur de l’association Pour les femmes dans les médias, Françoise Laborde estime que l'organisme est là pour "dire à ces femmes qu'elles sont légitimes et compétences".
>> À LIRE AUSSI - Quotas de femmes dans les médias : "Pour faire bouger les mentalités, il faut des règles"