"Les femmes se sentent toujours illégitimes" dans les médias, s'indigne Françoise Laborde

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Françoise Laborde était invitée dans "Culture médias", lundi. © capture d'écran Europe 1
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Tiffany Fillon
Françoise Laborde, ex-présentatrice des JT de France 2, engagée dans la lutte contre le sexisme, s'est indignée, mardi, dans "Culture médias". Au fil de sa carrière, elle a constaté que "les femmes se sentent toujours illégitimes". Un comportement qui, selon elle, est à l'origine de nombreuses inégalités entre les femmes et les hommes. 
INTERVIEW

Dans Culture médias, mardi, Françoise Laborde, journaliste et ex-présentatrice des JT de France 2, a pointé du doigt le sentiment d’illégitimité que les femmes ressentent au travail, en particulier dans les médias. "Ça m'a beaucoup frappée quand je travaillais à la télévision. Lorsque vous invitez un homme qui n'a aucune compétence sur le secteur, il accepte tout de suite. Mais quand vous invitez une fille à peu près compétente, elle vous dit : 'Oh non mon dieu, il faudrait que je regarde si...'. Mais si on vous invite, c'est que vous êtes compétente", se souvient-elle. 

Selon Françoise Laborde, ce travers qui consiste à "questionner sa capacité et ses compétences" est ainsi "très féminin". "Les femmes se sentent toujours illégitimes", appuie-t-elle. Autre exemple au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Françoise Laborde, qui en est une ancienne membre, se souvient aussi des différences de comportements entre les hommes et les femmes pendant les entretiens professionnels. "Quand on auditionnait des hommes ou des femmes pour des postes à responsabilités, les hommes arrivaient d'entrée de jeu avec un projet alors que les filles disaient : 'Je pense que je suis compétente parce que j'ai fait telle chose, j'ai été à tel poste.' Elles racontent leur vie. Nous on leur disait : 'Non, ne raconte pas ta vie, donne ton projet va y. Fonce !", raconte Françoise Laborde. 

Présidente d’honneur de l’association Pour les femmes dans les médias, Françoise Laborde estime que l'organisme est là pour "dire à ces femmes qu'elles sont légitimes et compétences".

La charte "Les médias s'engagent contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes" sera d'ailleurs signée mardi à 17h30 au ministère de la Culture en présence de Franck Riester, ministre de la Culture et de la Communication, par de nombreuses entreprises du secteur.