Pourquoi Xavier Gorce claque la porte du "Monde" après un dessin polémique

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Charles Decant, avec Alexis Patri
Le journal "Le Monde" s'est excusé mercredi de la publication de l'un des dessins de Xavier Gorce, le dessinateur des pingouins, qui portait sur l'inceste, l'adoption et la trans-identité. Ce dessin avait choqué sur les réseaux sociaux. Suite à ses excuses, Xavier Gorce a décidé de mettre fin à sa collaboration avec le quotidien.

Le dessinateur Xavier Gorce a claqué la porte du journal Le Monde. Il a fait savoir mercredi qu'il arrêtait sa collaboration avec le quotidien. Le dessinateur regrette que Le Monde ait si rapidement présenté ses excuses au sujet d’un de ses dessins, évoquant l’inceste et la trans-identité. Les excuses du quotidien sont intervenues après des critiques formulées sur les réseaux sociaux. Pour Xavier Gorce, le problème est le manque de soutien du journal et l'incompréhension de certains lecteurs. 

Un dessin "contraire aux engagements éditoriaux"

Pour le dessinateur, ces excuses du journal concernant son travail sont la fois de trop. "Comme ça intervient après déjà plusieurs remises en cause de certains dessins pour les mêmes types de raisons, je pense que je ne peux plus travailler avec un journal qui ne résiste pas à la pression extérieure", assène-t-il. "On se retrouve sur des situations que l'on a connu dans la presse anglo-saxonne, où le dessin de presse n'est pas défendu par les rédactions, par manque de courage.   

 

Le dessinateur a reçu le soutien d’anonymes et de personnalités, dont Nicolas Bedos, Raphaël Enthoven et Caroline Fourest. Un soutien qu’il a apprécié. "Ce qui me touche tout particulièrement, c'est que ces gens sont très sensibles à la liberté du dessin de presse et à la liberté de l'humour", estime-t-il. "Ce qui est grave aujourd'hui, c'est que les choses sont prises de manière émotionnelle, sans arriver à comprendre que l'humour n'est pas là pour attaquer des personnes fragilisées, mais pour dénoncer des situations qui sont intolérables."

De son côté, Le Monde a regretté la décision du dessinateur. Dans une tribune, le directeur du quotidien, Jérôme Fenoglio, défend une "liberté d’expression complète" pour les dessinateurs, mais aussi pour les titres de presse, qui doivent être libres de choisir ce qu’ils publient. Le journal maintient qu’il n'aurait pas dû publier le dessin incriminé, qu'il considère "contraire à ses engagements éditoriaux".