La Russie accuse France 24 d'infraction à la loi sur les médias

Roskomnadzor a averti France 24 que ses activités risquaient d'être "suspendues" en Russie.
Roskomnadzor a averti France 24 que ses activités risquaient d'être "suspendues" en Russie. © ALEXANDER KLEIN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Cette accusation intervient au lendemain d'un avertissement adressé par le CSA à la chaîne russe RT France pour un sujet sur la Syrie. 

L'autorité de contrôle des médias russes a accusé vendredi la chaîne de télévision française France 24 d'avoir violé la loi russe sur les médias, peu après l'avertissement adressé par le régulateur français à la chaîne russe RT France.

Roskomnadzor "a identifié une violation de l'article 19.1 de la loi sur les médias de la part de France 24", a indiqué l'agence fédérale Roskmonadzor dans un communiqué, avertissant la chaîne, diffusée en anglais par certains opérateurs en Russie, que ses activités risquaient d'être "suspendues".

La chaîne de télévision France 24 est diffusée en anglais sur des bouquets satellitaires en Russie. La loi en question limite la participation étrangère au capital des médias diffusant sur le sol russe. Cet avertissement de Roskomnadzor intervient au lendemain d'une "mise en demeure" du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) à la branche française de la chaîne russe RT, contrôlée par le Kremlin.

Un reportage contestant l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. Accusée par le CSA de "manquements à l'honnêteté, à la rigueur de l'information et à la diversité des points de vue" dans un sujet sur la Syrie, la chaîne a plaidé dans un communiqué "une erreur purement technique, qui a été corrigée". Dans ce sujet, intitulé "Attaques simulées" et diffusé le 13 avril, "contestant la réalité des attaques à l'arme chimique dans la région syrienne de la Ghouta orientale", le CSA avait notamment observé "que la traduction orale des propos tenus par un témoin syrien ne correspondait en rien à ce qu'il exprimait à l'antenne".

Un outil de propagande du Kremlin. Considérée par Washington comme un organe de propagande pro-Kremlin, RT avait signé dès 2015 avec le CSA une convention qui lui impose des engagements renforcés en matière "d'honnêteté et d'indépendance de l'information". Au Royaume-Uni, le régulateur de l'audiovisuel (Ofcom) a déjà émis une dizaine de mises en demeure contre RT et l'a menacée de sanction, pour des sujets notamment sur la Syrie et l'Ukraine.