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Guillaume Perrodeau
Chez Christophe Hondelatte, l'écrivain revient sur son combat contre la boulimie et l'obésité.

Dans son livre Moins 125, le chroniqueur et écrivain Guy Carlier raconte comment sa rencontre avec le nutritionniste Jean-Michel Cohen a changé sa vie. Avec le professionnel de santé, il a réussi à perdre 125 kilos et à lutter contre la boulimie. Christophe Hondelatte revient sur son histoire mercredi.

 

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Élevé dans une atmosphère où il ne devait manquer de rien, Guy Carlier s'est retrouvé au centre d'un combat à distance, entre une mère - divorcée de son père - et une grand-mère - qui ne comprenait pas que l'on puisse divorcer. Des femmes qui le nourrissaient au nom de l'amour, "mais aussi au nom de leur haine l'une envers l'autre", explique l'écrivain. Une abondance de nourriture qui va construire sa boulimie. Tout va bien tant que Guy Carlier fait du sport. Mais arrivé à la faculté, il arrête toute activité sportive. Dès lors, il alterne entre boulimie et régime. Et finalement à 30 ans, alors qu'il est directeur financier, Guy Carlier pèse 125 kilos.

"Trois préconisations, trois catastrophes"

Guy Carlier souhaite maigrir. Il consulte alors un nutritionniste-psychanalyste. "Il m'a fait trois préconisations, trois catastrophes", se souvient l'écrivain, "à l’époque, c’était n’importe quoi au niveau de la nutrition". Le professionnel de santé lui prescrit un médicament, qui s’avérera interdit quelques mois plus tard. Il lui recommande aussi une opération, qui entraînera des complications médicales. Enfin, le nutritionniste pense avoir décelé la cause de la boulimie de Guy Carlier : il fait un métier qui ne lui plaît pas, c'est son absence de reconnaissance qui génère cette boulimie. "Devenez célèbre et tout ira mieux", lui lance en substance le médecin.

Alors Guy Carlier se lance dans la réalisation de ses rêves d'enfance : l'écriture de chansons, mais aussi le début de sa carrière en tant que chroniqueur radio. Mais plus il est une vedette, plus il prend des kilos. Entre 1995 et 2005, Guy Carlier grossit encore et encore, pour atteindre finalement 250 kilos. En septembre 2004, il fait ses débuts à la télévision. Au départ, le chroniqueur a la volonté de maigrir pour passer dans la petite lucarne, mais sans y parvenir.

L'abandon du combat pour la dignité

Finalement, comme il le confie dans son livre, Guy Carlier explique qu'il finit par atteindre le moment où il abandonne le combat pour la dignité. Cet instant où le chroniqueur se résout même à une mort prochaine. Pour une émission, l'écrivain croise la route de Jean-Michel Cohen. Le nutritionniste lui laisse sa carte, expliquant qu'il souhaite l'aider. Guy Carlier la range au fond de son portefeuille, comme on met de côté quelque chose qui ne nous intéresse pas.

Finalement, un événement va agir comme un déclic. Alors que sa compagne est partie faire des courses, Guy Carlier en profite pour se ruer dans la cuisine et se préparer un plat de pâtes en cachette. Une quantité gigantesque, un kilo pour lui tout seul. Lorsqu'il souhaite le déguster, son siège à rouler craque sous son poids. Il se retrouve par terre, couvert de pâtes et d'huile, incapable de se relever. C'est sa femme qui le découvrira par terre et l'aidera à se mettre debout. Il se décide alors à Jean-Michel Cohen. Le début d'un travail sur lui-même et d'un accompagnement médicalisé qui lui permettront de passer de 250 à 125 kilos. Le début d'une autre vie.