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Aurélie Dupuy , modifié à
Le présentateur de "C politique" concède des erreurs dans le traitement médiatique des "gilets jaunes", mais ne jette pas l’opprobre uniquement sur les chaînes en continu.
INTERVIEW

Il est à la tête d'une émission qui ne cesse de battre ses propres records d'audiences et ce, même avant le début du mouvement des "gilets jaunes". Animateur de C politique et C politique la suite sur France 5 le dimanche à partir de 18h35, Karim Rissouli était l'invité du Grand journal de Philippe Vandel, samedi, date de "l'acte 9" des "gilets jaunes". Il est revenu sur le traitement médiatique du mouvement, que ce soit par les journalistes dits traditionnels ou par les nouveaux médias. Son émission a elle-même fait son plus gros score le 16 décembre, soit un lendemain de manifestation, en totalisant 1,14 million de téléspectateurs devant le poste.

"Le pouls du pays". Cette audience est loin d'être incongrue dans le sens où le mouvement des "gilets jaune"' entre parfaitement dans le concept de l'émission. "La politique ne concerne pas que les hommes et les femmes politiques de premier plan. Elle nous concerne tous et pour prendre le pouls du pays, il faut aussi aller voir ailleurs que dans les partis politiques." Raison pour laquelle les politiques très connus ne sont pas invités sur le plateau.

"Des erreurs". Quant au traitement journalistique du mouvement, Karim Rissouli, avec son émission hebdomadaire, concède pour sa part avoir le "luxe d'avoir le temps de laisser reposer l'actu et de ne pas avoir une concurrence aussi effrénée" que les chaînes en continu. "Oui, elles ont fait des erreurs, elles continuent d'en faire. Je ne partage pas du tout tout ce qui a été fait. Mais je ne suis pas là pour distribuer les bons et mauvais points", raisonne-t-il. Selon lui, "les journalistes en général et pas que les chaînes d'info en continu" ont fait l'erreur de se repaître "d'une sorte de pornographie de la violence", et souligne le besoin de se montrer vigilant en la matière.

Pas d'opposition des divers médias. D'après lui, les différents canaux de diffusion des événements tels la chaîne Youtube de Jean-Luc Mélenchon, le Media proche des Insoumis, la page Facebook d'Emmanuel Macron ou encore les plateformes telles que Brut, qui diffuse les événements en temps réel, ne se concurrencent pas. "Un samedi de manifestation des gilets jaunes, l'acte I, le II, le III, il y eu 20 millions de connexions sur Brut et il y a eu jusqu'à 20 millions de personnes qui ont regardé BFMTV. Les deux ne sont pas du tout contradictoires. Je n'oppose pas du tout les deux. On ne vient pas du tout chercher la même chose sur un média en ligne, sur un média social ou sur un média traditionnel", conclut le journaliste.