France 98 : pour Jérôme Cazadieu, le journal L'Equipe a fait "une erreur" en ciblant Aimé Jacquet

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Le rédacteur en chef du quotidien sportif est revenu au micro d'Europe 1 sur la campagne de dénigrement qu'a subi le sélectionneur du Mondial 1998 en marge de la compétition.
INTERVIEW

12 juillet 1998 : la France triomphe du Brésil… et Aimé Jacquet remporte son duel avec L'Equipe. Pendant de longues semaines, le journal sportif a émis de fortes réserves sur les choix du sélectionneur des Bleus, tantôt qualifié de "frustre" ou de "brave type" dans ses lignes. "On a été trahis par les journaux, et la France a enfin vu qu'elle avait une grande équipe, qu'elle avait des grands joueurs qui défendaient le maillot français. Jamais je ne pardonnerai", lâche finalement l'intéressé devant les micros le soir de la victoire. Invité vendredi de Village Médias sur Europe 1, Jérôme Cazadieu, l'actuel directeur de la rédaction de L'Equipe, est revenu sur ce triste épisode.

La cible de toutes les attaques. "J'ai fait un édito pour dire qu'à l'époque j'étais lecteur et étudiant, je n'étais pas L'Equipe, tout comme la plupart des gens qui y travaillent aujourd'hui", veut-il d'abord rappeler. "Il y a eu une personnalisation du débat autour d'Aimé jacquet, ce qui a été une erreur", reconnaît néanmoins le journaliste.

"Il est toujours blessé". Il y a une Une qui a été sûrement de mauvais goût. Il y a eu des éditos très acides", poursuit-il. En mai 1998, alors que le sélectionneur présente à la presse une présélection de 28 joueurs, au lieu des 22 attendus, L'Equipe s'offusque des hésitations d'Aimé Jacquet à travers un titre cinglant : "Et on joue à treize ?". Deux décennies plus tard, la pilule n'est toujours pas passée. "J'ai vu Aimé il n'y a pas si longtemps que cela, et il est toujours blessé par ces attaques", a confié à Europe 1 l'ex-footballeur Jean-Michel Larqué.

Leçons de morale. "Quand il y a eu la conférence de presse où Aimé Jacquet présente sa liste élargie, tout le monde pensait la même chose", plaide toutefois Jérôme Cazadieu, qui assure qu'à l'époque d'autres médias s'en sont également donnés à cœur joie contre l’entraîneur du Mondial 1998. "Ce qui est marrant, c'est que vingt ans après, vous avez des médias parmi lesquels il y a des journalistes qui étaient très anti-Jacquet, qui viennent nous donner des leçons aujourd'hui pour nous dire que l'on était des méchants pas très bons, mais qui ont un peu oublié ce qu'ils déclaraient", tacle-t-il.