Fottorino 2:19
  • Copié
Céline Brégand
A l'occasion de la sortie du numéro 4 de la revue "Zadig", son fondateur et directeur de la publication Eric Fottorino est venu expliquer sur Europe 1 le modèle de ce trimestriel qui s’attelle à raconter "toutes les France", en prenant son temps. 
INTERVIEW

Invité de l'émission Culture Médias de Philippe Vandel, Eric Fottorino, le fondateur et directeur de la publication de la revue trimestrielle Zadig, est venu présenter le quatrième numéro de son magazine. L'occasion de revenir sur son pari risqué au moment où la presse papier est de moins en moins rentable. 

"Toutes les France qui racontent la France"

C'est écrit au-dessus du titre : "Toutes les France qui racontent la France". Telle est la mission de la revue Zadig. En 2017, après l'élection d'Emmanuel Macron et bien avant le début du mouvement des gilets jaunes, Eric Fottorino, ancien directeur du Monde, constate que la presse traditionnelle ne parle pas assez de "toutes les France". "Il y avait cette idée qu'on ne comprenait pas notre pays, qu'on était trop loin", explique-t-il. Le premier numéro de Zadig sortira en mars 2019.  

"Le grand photographe Robert Capa disait : 'quand une photo est mauvais, c'est qu'on n'est pas assez près'. Et c'est pareil pour un journal, il faut se rapprocher", estime le fondateur de l'hebdomadaire papier Le 1 et du "mook" [contraction de "book", livre, et magazine] America. "On laboure la France avec à la fois des reporters, des écrivains, des chercheurs, et des dessinateurs. Cela veut dire qu'on prend la France à bras le corps, toutes les France donc, y compris l'outre-mer".  

A contre-courant de "la vitesse érigée comme vertu"

Pour créer son magazine sans publicité, l'équipe avait misé sur le financement participatif et récolté 275.000 euros alors que la barre était fixée à 100.000 euros. Avec en moyenne 35.000 exemplaires vendus par numéro, Eric Fottorino l'assure, "la deuxième année [d'existence de Zadig] est assurée". 

Le temps long est aussi la marque de fabrique de Zadig. Son fondateur remarque : "aujourd'hui on a érigé la vitesse comme une vertu et on a pas creusé suffisamment ce qui est notre pays". Dans ce quatrième numéro consacré aux religions et intitulé "Heureux comme dieu(x) en France", pour son reportage sur le pentecôtisme, une religion qui monte dans l'hexagone, la reporter s'est complètement immergée. "Elle n'est pas restée trois heures mais plusieurs semaines", note Eric Fottorino.