Emeutes : les réseaux sociaux, effet amplificateur dans le viseur du gouvernement

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Rémi Jacob, avec AFP
Plusieurs nuits d'émeutes urbaines relayées en masse sur les réseaux sociaux: TikTok, Snapchat et consorts sont dans le collimateur du gouvernement, qui dénonce "une forme de mimétisme de la violence" et demande aux plateformes "d'organiser le retrait des contenus les plus sensibles".

Plusieurs nuits d'émeutes urbaines relayées en masse sur les réseaux sociaux: TikTok, Snapchat et consorts sont dans le collimateur du gouvernement, qui dénonce "une forme de mimétisme de la violence" et demande aux plateformes "d'organiser le retrait des contenus les plus sensibles".

Une carte interactive sur Snapchat

"Incendies et tensions après la mort de Nahel", #Nahel, #nanterre, #police, #GuerreCivile... Les mots clés ou tendances suggérés par les algorithmes des réseaux sociaux renvoient en grande majorité vers les vidéos chroniquant la flambée de violence qui touche la France depuis le décès du jeune Nahel lors d'un contrôle policier à Nanterre mardi.

Sur Snapchat, réseau social prisé de la jeunesse qui propose notamment une carte interactive permettant d'indiquer en temps réel les lieux où sont concentrées les publications, les vidéos de dégradations et d'affrontements avec les forces de l'ordre sont devenues virales.

 

"Sur les réseaux sociaux, ça tournait en boucle en disant 'on s'unit pour aller attaquer la police'. Ca n'a pas été aussi coordonné que ce qu'ils auraient sans doute espéré mais ça a été une réalité", a  déploré Jean-Marc Luca, directeur départemental de la sécurité publique de l'Essonne.

Emmanuel Macron attend un "esprit de responsabilité" des grandes plateformes

Face à ce phénomène, Emmanuel Macron a dit vendredi attendre un "esprit de responsabilité" des grandes plateformes des réseaux sociaux, où s'organisent "des rassemblements violents" et qui suscitent "aussi une forme de mimétisme de la violence. C'est dans ce contexte qu'une réunion entre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, celui du Numérique Jean-Noël Barrot et les plateformes numériques a eu vendredi dernier, en fin d'après-midi.

"Les ministres ont notamment rappelé aux plateformes leur responsabilité quant à la diffusion de ces publications", indique un communiqué de la place Beauvau. Et de leur demander de "s'engager activement pour retirer instamment les messages qui leur sont signalés et identifier les utilisateurs de réseaux sociaux qui participent à la commission d'infractions, et de répondre promptement aux réquisitions des autorités administratives et judiciaires".

De son côté, Meta explique avoir "des politiques claires interdisant tout contenu qui incite à la haine et la violence sur Facebook et Instagram".