Elon Musk invoque l'ex-chef de la sécurité de Twitter pour justifier l'abandon du rachat

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Elon Musk avait annoncé se retirer du rachat de Twitter en juillet dernier. © Olivier DOULIERY / AFP
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avec AFP
Dans un courrier adressé au responsable juridique de Twitter, le patron de Tesla Elon Musk cite l'ex-chef de la sécurité de Twitter, Peiter Zatko, pour justifier son abandon du rachat du réseau social. De nouveaux faits sont pointés du doigt par l'avocat d'Elon Musk, précisant que ce sont des informations complémentaires pour expliquer l'échec du rachat.

Elon Musk a invoqué dans une nouvelle lettre à Twitter les accusations formulées par l'ancien chef de la sécurité de l'entreprise, Peiter Zatko, pour justifier avec des arguments complémentaires l'abandon de son projet de rachat annoncé initialement début juillet. "Des allégations portant sur certains faits, connus de Twitter avant ou au 8 juillet 2022, mais non divulguées aux parties représentant Musk avant ou à cette date, ont depuis fait surface et fournissent des raisons supplémentaires et distinctes pour mettre fin à l'accord de rachat", a écrit Mike Ringler, l'un des avocats de Elon Musk, dans un courrier adressé au responsable juridique de Twitter daté de lundi et rendu public mardi.

Mike Ringler évoque les faits reprochés par Peiter "Mudge" Zatko, l'ex-responsable de la sécurité de Twitter, qui s'en est pris à la cybersécurité défaillante de la plateforme et a accusé les dirigeants d'avoir menti sur les moyens mis en œuvre pour lutter contre les faux comptes et les spams. Les affirmations de Peiter Zatko, qui se présente comme un lanceur d'alerte, ont été envoyées à deux régulateurs américains ainsi qu'au ministère de la Justice.

 

L'avocat du patron de Tesla précise que ces nouveaux éléments ne sont, selon lui, pas nécessaires pour justifier la rupture du contrat, mais constituent des arguments en plus "au cas où la notice de rupture du 8 juillet était jugée invalide, quelle qu'en soit la raison".

Twitter a réagi au courrier de Mike Ringler, jugeant le motif invoqué "invalide et injustifié". "Il se base uniquement sur des déclarations faites par une tierce partie qui, comme Twitter l'a déjà affirmé, sont pleines d'incohérences et d'inexactitudes et occultent un contexte important", a écrit William Savitt, l'un des avocats de l'entreprise. Le réseau social, qui nie toute infraction aux termes de l'accord conclu avec Elon Musk, entend conclure le rachat au prix convenu de 54,20 dollars par action, soit environ 44 milliards de dollars.

Un procès attendu le 17 octobre

Elon Musk a également déposé un document auprès du gendarme de la Bourse américaine, la SEC, pour l'avertir de raisons supplémentaires justifiant l'abandon de l'acquisition. 

Début juillet, Elon Musk avait annoncé rompre l'accord de rachat passé avec le conseil d'administration de Twitter, accusant l'entreprise de ne pas avoir respecté ses engagements en ne communiquant pas le nombre exact de comptes inauthentiques et de spams. Cette décision avait conduit Twitter à poursuivre l'entrepreneur milliardaire pour le contraindre à honorer les termes de l'accord. Un procès, qui doit durer cinq jours, débutera le 17 octobre devant un tribunal spécialisé du Delaware.

 

L'équipe juridique d'Elon Musk a demandé à Peiter Zatko de fournir des documents et de témoigner dans le cadre de cette procédure, une demande acceptée par les avocats de l'ancien responsable de Twitter. Selon Dan Ives de Wedbush Securities, les accusations de Peiter Zatko, à quelques semaines du procès, sont potentiellement "une immense victoire pour Musk qui pourraient rendre le dossier de Twitter plus compliqué". Pour l'analyste, ce développement est susceptible de pousser les deux parties à négocier et trouver un compromis avant le 17 octobre, qui pourrait prendre la forme d'un rachat de Twitter par Elon Musk à un prix renégocié à la baisse.