Australie : Google et Facebook vont (enfin) rémunérer les médias

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Europe 1 avec AFP
Facebook a rétabli vendredi l'accès aux contenus d'actualité pour ses utilisateurs australiens, au lendemain du vote d'une loi historique sur la rémunération des médias. Google, qui avait un temps menacé de suspendre son moteur de recherche en Australie, avait déjà accepté la semaine dernière de verser des "sommes significatives" en contrepartie des contenus de groupes de presse australiens dont News Corp.

C’est un événement majeur, même si cela ne concerne que l’Australie pour le moment. Une loi a été officiellement adoptée, jeudi, après des mois de bras de fer entre ces deux géants du numérique et le gouvernement australien Événement majeur, donc - parce que c’est une première dans le monde. Facebook a ainsi rétabli vendredi l'accès aux contenus d'actualité pour ses utilisateurs australiens après avoir conclu un accord avec le gouvernement sur cette loi historique l'obligeant, comme d'autres géants de la tech, à rémunérer les médias.

Les Australiens peuvent enfin se reconnecter à Facebook

Les pages Facebook des médias australiens pouvaient de nouveau être actualisées vendredi matin pour la première fois en une semaine, depuis que le réseau social avait bloqué la publication de liens vers des articles provenant de médias locaux ou internationaux en riposte à un projet de loi visant à réguler les relations entre les médias traditionnels et les géants de la tech.

Facebook et Google avaient initialement vivement réagi au projet de loi, voté jeudi, et qui les oblige à rémunérer les médias pour la reprise de leurs contenus. Pour éviter d'être sanctionné, Google, qui avait un temps menacé de suspendre son moteur de recherche en Australie, avait accepté la semaine dernière de verser des "sommes significatives" en contrepartie des contenus de groupes de presse australiens dont News Corp. de Rupert Murdoch et Nine Entertainment, les deux principaux. Le montant exact n'est toutefois pas connu.

De son côté, Facebook, moins dépendant des médias, était allé jusqu'à bloquer temporairement les contenus d'actualité pour manifester sa désapprobation. Plusieurs pages Facebook officielles de services de secours avaient aussi été involontairement affectées. 

Face au tollé, Facebook avait finalement fait machine arrière, scellant un accord de dernière minute avec Canberra portant sur la rémunération des médias pour leurs contenus diffusés sur ses plateformes.

Âpre bataille entre les géants de la tech et les gouvernements

Après ce compromis, Facebook avait assuré vouloir "plus que jamais s'associer avec des éditeurs de presse", et s'est engagé, comme Google, à investir au niveau mondial "au moins" 1 milliard de dollars dans les contenus d'actualité sur les trois prochaines années.

Google a aussi promis de payer les éditeurs de presse afin d'utiliser leurs contenus dans un nouvel outil baptisé Google News Showcase, tout comme Facebook pour ceux qui apparaitront dans "News", un produit devant être déployé dans les prochains mois en Australie.

La loi votée jeudi en Australie est considérée comme la première dans l'âpre bataille que se livrent les géants de la tech et les autorités régulatrices nationales. Selon Canberra, elle doit permettre de garantir aux groupes de presse, en grandes difficultés financières, "une rémunération équitable en échange du contenu qu'elles génèrent, contribuant ainsi à soutenir le journalisme d'intérêt public en Australie".