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Cyril Lacarrière, édité par Laetitia Drevet
Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, les chaînes d'information françaises ont enregistré des records d'audience. Europe 1 a fait le bilan de cette période pas comme les autres avec des dirigeants des quatre plus grandes, Marc-Olivier Fogiel (BFM TV), Fabien Namias (LCI), Alexandre Kara (France Info) et Thomas Bauder (CNews). 
DÉCRYPTAGE

Jamais leurs audiences n’avaient atteint de tels niveaux. Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, les chaînes d’information françaises ont enregistré des audiences record, toutes tranches horaires confondues. BFM TV s’est même installée deux mois de suite, en mars puis en avril, cinquième chaîne de France, ex æquo avec France 5. LCI, elle, a atteint le meilleur niveau de son histoire en avril, avec 1,6% de parts d’audience.

Pour mieux comprendre ces chiffres mirobolants et les adaptions expresses qu’ils ont nécessité, Europe 1 a fait le point avec les patrons des quatre principales chaines d’information française, BFM TV, LCI, France Info, et CNews. Verbatim.

Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV

"Pour moi, l’enseignement principal de cette période de crise, c’est l’immense capacité d’adaptation de tous les équipes de notre groupe Altice. Notre modèle est basé sur la convergence des différents supports, radio, télé, en ligne. C’est cela qui nous a permis d’avoir une grande capacité pour couvrir ce moment inédit, et dans des contions pas toujours simple. Cela a contribué à resserrer les liens, à fédérer les énergies, et permis aux différentes antennes du groupe d’avoir cette 'efficacité' pour produire de l’information."

Fabien Namias, directeur général délégué de LCI

"Pour satisfaire leur besoin d’informations en ces temps de crise, les Français se sont tournés massivement vers les médias traditionnels. Alors qu’on avait beaucoup parlé d’un lien distendu entre les Français et les médias traditionnels, au profit des réseaux sociaux, on voit que plus que jamais la notion de média référent, avec une information recoupée, hiérarchisée, face aux fausses informations, a été identifiée comme l’apanage des médias traditionnels, dont la télévision. C’est pour moi un retour aux valeurs du journalisme dans ce pays, mises en avant par la crise que nous traversons en ce moment."

Alexandre Kara, directeur de France Info

"Il va falloir tirer des enseignements importants de ce qui nous est arrivé : on a fait face à quelque chose d’extrêmement singulier. D’abord, pour nos équipes, être confronté à une pandémie c’est quelque chose de nouveau, avec notamment la distanciation sociale et la désinfection systématique des bureaux. Il y a eu aussi des changements dans l’organisation du travail. Il a fallu par exemple installer des bancs de montage chez des journalistes, faire des duplex ou des papiers par l’intermédiaire de Skype ou de visioconférences. C’est quelque chose d’inédit, dont on n’avait pas l’habitude.

Et puis on a repensé l’éditorial, on a lancé par exemple le hashtag 'On vous répond' parce qu’on est dans un moment où on sent que le public a besoin de quelque chose de tourné vers le service. Il fallait répondre à beaucoup d’interrogations."

Thomas Bauder, directeur de l’information délégué de CNews

"On a réussi à conserver, voire à renforcer, le lien avec les téléspectateurs. Et ce notamment grâce au système de Facetime, mis en place dès avant le confinement et la pandémie. Il a permis à la fois d’avoir la possibilité d’interroger les professionnels directement chez eux, et d’entendre des Français et des Françaises, qui nous ont fait par de leurs expériences, de leurs espoirs…

On a par ailleurs eu la preuve que l’on pouvait dépasser BFM TV... Ça peut paraître un peu mesquin, mais ça fait du bien de se le dire ! Ce n’est pas anodin : le lien avec nos téléspectateurs s’est traduit dans les audiences."