Reprise du Monde : le match commence

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Deux offres de reprise du quotidien Le Monde ont été déposées lundi midi.

Endetté et à court de liquidité, Le Monde cherche un repreneur qui devra recapitaliser massivement le groupe. Deux offres ont été déposées, a annoncé le directoire du Monde lundi dans un communiqué.

Une de ces offres a été déposée par Pierre Bergé, ancien patron de la maison Yves Saint Laurent et président du Sidaction, en association avec Matthieu Pigasse, banquier du groupe franco-américain Lazard et Xavier Niel, le fondateur de l'opérateur télécoms Free.

Offre supérieure à 100 millions d’euros

Le dépôt d'une deuxième offre émanant cette fois de Claude Perdriel, PDG du Nouvel Observateur, de France Télécom et du groupe espagnol de médias Prisa, a été confirmé. Il détient déjà 15% du groupe de presse. L'offre serait supérieure à 100 millions d'euros, selon l’agence Reuters.

Le directeur général de France Télécom, Stéphane Richard, a déclaré dans un entretien au Journal du Dimanche que l'opérateur comptait investir 50 à 60 millions d'euros dans Le Monde. Il a précisé que le trio comptait racheter 34% du Monde Interactif - la filiale internet du quotidien - au groupe Lagardère et entrer au capital de la holding de tête. En cas de succès de l’offre, la direction opérationnelle du journal serait organisée entre Claude Perdriel et Prisa. France Télécom, représenté au conseil de surveillance du Monde, s'intéresserait principalement au développement du groupe dans le numérique.

Le directoire du Monde a également annoncé avoir reçu "une nouvelle marque d'intérêt provenant du Groupe Revenu Multimédia" (GRM). Dans la journée, Robert Monteux, PDG de GRM, avait confirmé avoir déposé une offre. Mais seules les deux premières candidatures ont été qualifiées d'"offres" par Le Monde.

Intervention du chef de l'État

De nombreux observateurs voient dans la candidature du trio Pigasse-Niel-Bergé une machine de guerre pour le Parti socialiste en vue de l'élection présidentielle de 2012. L'opposition de gauche s'est inquiétée de possibles pressions du chef de l'Etat, qui a reçu récemment Eric Fottorino, le directeur du Monde. De son côté, Pierre Bergé a estimé qu’un journal n'est pas là pour répondre aux ordres du président de la République". Nicolas Sarkozy avait tenu à faire savoir que l'offre Niel-Pigasse-Bergé ne trouvait pas grâce à ses yeux.

Le conseil de surveillance du groupe Le Monde se prononcera le lundi 28 juin sur l'identité du futur repreneur, qui devra réaliser rapidement une recapitalisation.