Infiltrés : les extrémistes inquiétés

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Aurélie Frex (avec AFP) , modifié à
Alain Juppé promet des poursuites judiciaires contre le groupe extrémiste décrit dans Les Infiltrés.

Après avoir aidé à l’arrestation de plusieurs pédophiles il y a quelques semaines, l’émission Les Infiltrés pourrait bien à nouveau engendrer des arrestations. Suite à la diffusion d’un reportage sur un groupe d’extrême-droite de la région de Bordeaux, Alain Juppé, maire UMP de la Ville, a appelé à des poursuites judiciaires "une fois les faits avérés".

Des propos "scandaleux"

Dans une lettre adressée au préfet de Gironde, il estime que "les propos présentés aux téléspectateurs ont été absolument scandaleux" et que "les activités de groupuscules fondées sur des théories horrifiantes qui ont été décrites tombent manifestement sous le coup de la loi et nuisent gravement à l'image de notre ville".

Selon lui, le préfet doit "engager les procédures qui conviennent dans le cadre des textes qui répriment les propos et les actes racistes et antisémites". Les propos tenus par les catholiques intégristes dans ce reportage, réalisé en caméra cachée, et intitulé A la droite du père, ont beaucoup choqué. A caractère raciste, ils appelaient notamment à partir en guerre contre les étrangers, les musulmans ou les juifs.

L’Eglise se désolidarise

Mercredi, l’archevêché de Bordeaux a condamné dans un communiqué "toutes formes d'antisémitisme, de racisme, de haine ou de violence", en référence à ce reportage. "Certaines séquences rapportent des propos intolérables, scandaleux et que nous dénonçons comme inacceptables, même si les conditions dans lesquelles le tournage s'est effectué posent de réelles questions de déontologie", a écrit l'archevêché.

De son côté, le groupuscule d’extrême-droite bordelais, Dies Irae, a estimé que le but de ce reportage était de "salir encore une fois l’Eglise catholique tout en stigmatisant la mouvance traditionnelle".

Un tour politique

Après les menaces subies par les journalistes, une autre polémique est née de cette émission, sur fond de politique cette fois. Le conseiller général PS de Gironde, Gilles Savary, a affirmé mercredi sur son blog, avoir été victime de "censure politique" de la part de France 2. Présent en plateau pour le débat qui a suivi la diffusion du reportage, il estime que "l’essentiel" de ses propos ont été "volatilisés".

"Ce qui a été censuré sans vergogne, c'est précisément mon témoignage sur la façon dont Alain Juppé et un préfet (NDLR Christian Frémont) aujourd'hui en poste à l'Elysée, ont tenté de falsifier le contexte juridique d'une délibération de la mairie de Bordeaux pour installer volontairement (...) ce groupe d'intégristes dans une église de Bordeaux", a-t-il écrit.