À 75 ans, Point de vue veut rester moderne : "On aime les gens qui déménagent !"

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Pauline Rouquette
L'hebdomadaire Point de vue, spécialisé dans les familles royales et people d'exception, fête ses 75 ans. Invités d'Europe 1, l'un de ses journalistes-maison, Jérôme Carron, et la directrice de la rédaction, Adélaïde Clermont-Tonnerre, ont évoqué l'histoire du journal, mais aussi son ADN, qu'ils veulent toujours plus moderne.
INTERVIEW

"C'est un journal extrêmement ouvert. La moitié du journal est consacrée à autre chose que les royautés, nous allons à des endroits où personne ne va. Quand on parle de Point de vue à l’extérieur, on nous dit 'nous partons ailleurs, c'est un journal qui donne de la joie et une sorte d’élégance", affirme Jérôme Carron, Grand reporter pour l'hebdomadaire Point de vue. Invité d'Europe 1, jeudi, à l'occasion des 75 ans du journal, celui-ci a expliqué les rapports entre journalistes et têtes couronnées, mais aussi les facultés du magazine, spécialisé dans l'actualité royale, à se moderniser.

"On aime les gens qui déménagent !"

Une modernité symbolisée et résumée par une anecdote racontée au micro d'Europe 1 par le journaliste, qui travaille pour Point de Vue depuis plus de 25 ans. Dans les années 1980, alors qu'il était le cavalier de la princesse du Monténégro lors du Bal des débutantes, celle-ci a attiré l’œil de la Comtesse de Paris et de Bernadette Chirac parce qu'elle portait, sous sa robe en satin clair signé d'un grand couturier, des Doc Martens noires et non cirées. "C'est l'ADN de Point de Vue", ajoute Adélaïde de Clermont-Tonnerre, directrice de la rédaction de Point de Vue, également invitée de l'émission Culture Médias. "On aime l'éclectisme, quand c'est ouvert, on aime les gens qui déménagent !"

Comme le relate Adélaïde de Clermont-Tonnerre, le journal a été créé par des résistants à Londres, pendant la Seconde Guerre mondiale, et compte parmi ses fondateurs, le fondateur de Publicis ou encore le créateur de la Ligue internationale contre le racisme (Licra). "Ils voulaient une presse contemporaine qui ferait de la place aux photos", ajoute-t-elle, citant notamment Robert Kappa, Jacques Henri Lartigue et Agnès Varda.

Une nouvelle maquette plus contemporaine

L'hebdomadaire pourrait souffrir d'une image poussiéreuse, d'une presse qu'"on lit chez le coiffeur", affirme Jérôme Carron. Mais si la ligne éditoriale du magazine s'est considérablement resserrée autour de l'actualité des royautés, cette actualité n'en est pas moins synonyme de modernité, assurent les deux représentants du magasine. 

En témoignent les pratiques numériques de la reine Elisabeth II, qui, à 94 ans, "est devenue la reine des réseaux sociaux, fait des Zoom, et des chats", s'amuse Jérôme Carron. "C'est un personnage qui représente l'histoire et la modernité absolue". Le journaliste, qui précise être spécialisé dans la monarchie britannique, a raconté avoir des accès privilégiés aux informations de la Couronne, bien que la reine ne donne jamais d'interviews. "Nous avons des contacts avec son entourage proche qui, sous le sceau du secret, nous donne des informations", raconte-t-il aux auditeurs d'Europe 1. "Ce sont des gens qui se protègent, donc il faut rester le plus silencieux et distant possible, tout en étant présent".

Présent, Point de Vue l'est dans les kiosques depuis 1945. Pour fêter son anniversaire, le journal vient de sortir un numéro spécial, inaugurant une nouvelle maquette plus contemporaine. Au programme de ce numéro anniversaire, un reportage sur la monarchie au Bhoutan, mais aussi des anecdotes historiques et des témoignages de personnalités qui déclarent leur affection pour Point de vue, de Michel Drucker à Claude Chirac, en passant par la grande-duchesse de Luxembourg.