Yémen : frappe américaine après une attaque des Houthis contre un pétrolier britannique

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Les forces américaines ont frappé tôt un site des Houthis au Yémen. Quelques heures plus tôt, des rebelles Houthis avaient également lancé une attaque contre un pétrolier britannique qui a "pris feu" dans le golfe d'Aden.

Les forces américaines ont frappé tôt samedi un site des rebelles Houthis au Yémen après une attaque de ces derniers contre un pétrolier britannique qui a "pris feu" dans le golfe d'Aden, nouvel épisode de leur campagne visant le trafic maritime international en "solidarité" avec Gaza. "À environ 3H45 locales (00H45 GMT), le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a mené une frappe contre un missile antinavire Houthi qui s'apprêtait à être lancé en mer Rouge", a-t-il annoncé sur X, précisant que ce missile présentait une "menace imminente" pour les destroyers américains et les navires marchands dans la région.

 

Les rebelles proches de l'Iran, qui multiplient les attaques contre la marine marchande en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, avaient indiqué vendredi soir avoir tiré des "missiles" contre un "pétrolier britannique, le Marlin Luanda", précisant que le navire, "touché de plein fouet, a pris feu".

L'équipage "sain et sauf"

Le porte-parole militaire des rebelles, Yahya Saree, a ajouté dans son communiqué que l'attaque a été menée en soutien au peuple palestinien et "en réponse à l'agression britannique et américaine contre notre pays". La société privée de risques maritimes Ambrey avait rapporté plus tôt qu'un navire marchand avait été touché dans la même zone, signalant un incendie à bord, sans que l'on sache à ce stade s'il s'agit du même incident. "Un navire marchand a été touché par un 'missile', provoquant un incendie", a indiqué Ambrey, précisant que l'équipage était jusqu'ici "sain et sauf".

Peu avant cette attaque, vendredi, les États-Unis ont détruit vendredi un missile balistique antinavire tiré "depuis les zones du Yémen contrôlées par les Houthis" et qui se dirigeait vers un destroyer de classe Arleigh-Burke, un navire de guerre américain.

Depuis novembre, les rebelles Houthis ont tiré de nombreux missiles et drones au large du Yémen, disant viser les navires liés à Israël en "solidarité" avec les Palestiniens de la bande de Gaza, territoire bombardé et assiégé par l'armée israélienne depuis l'attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre.

En réponse, les forces américaines, parfois conjointement avec le Royaume-Uni, ont mené des séries de frappes visant les Houthis dans le but de les dissuader de continuer à attaquer les navires marchands, sans succès pour l'instant. Les frappes américaines ont visé en particulier les sites de lancement de missiles et de drones.

Trafic perturbé

Jeudi, Washington et Londres ont annoncé des sanctions contre quatre hauts responsables Houthis, accusés d'être impliqués dans l'organisation de ces attaques. Les Houthis contrôlent une bonne partie du Yémen, après près d'une décennie de guerre contre le gouvernement, qui a provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde. Ces tensions ont poussé certains armateurs à suspendre les transits par la mer Rouge, qui voit passer en temps normal jusqu'à 12% du commerce mondial, et à contourner l'Afrique pour rallier l'Asie à l'Europe.

Les répercussions sur le trafic maritime et le commerce mondial se font déjà ressentir. Selon l'ONU, le volume commercial transitant par le canal de Suez, passage crucial qui relie la mer Rouge à la Méditerranée, a ainsi diminué de 42% ces deux derniers mois.

Les perturbations du commerce en mer Rouge sont d'autant plus inquiétantes que "plus de 80%" du commerce mondial de biens se fait par voie maritime et que "d'autres routes importantes sont déjà sous tension", souligne la Cnuced, l'organe de l'ONU chargé du commerce et du développement.

Jeudi, une délégation de Houthis était en visite à Moscou pour discuter de la "nécessité d'intensifier les efforts pour faire pression" sur les États-Unis et Israël afin de mettre fin à la guerre à Gaza et d'"acheminer de l'aide humanitaire plutôt que de militariser la mer Rouge", selon un porte-parole des rebelles, Mohammed Abdelsalam.