Vladimir Poutine se "moque éperdument" de l'ingérence dans les élections américaines

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"S'ils sont Russes, et alors ?", a répondu Poutine quant à ces allégations. "Il y a 146 millions de Russes." © ALEXEY NIKOLSKY / SPUTNIK / AFP
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avec AFP
Le président russe, Vladimir Poutine, a une nouvelle fois rejeté les accusations d'ingérence dans les élections présidentielles américaines lors d'une interview où il s'est montré sur la défensive.

Le président Vladimir Poutine a dit qu'il se "moquait éperdument" si des ressortissants russes se sont immiscé dans l'élection présidentielle américaine de 2016, insistant sur le fait qu'il n'y avait aucun lien avec le Kremlin, dans une interview publiée vendredi.

Une attitude de défiance. "Pourquoi avez-vous décidé que les autorités russes, y compris moi-même, ont donné la permission de faire cela ?", s'est interrogé Vladimir Poutine dans une interview accordée à la chaîne de télévision NBC, durant laquelle il a souvent adopté une attitude combative.

"Ils ne représentent pas les intérêts de la Russie". Le procureur spécial Robert Mueller mène une enquête à grande échelle afin de déterminer si le président Donald Trump a bénéficié de l'aide de Moscou durant la campagne électorale. Le mois dernier Mueller a inculpé 13 ressortissants russes, dont un proche de Vladimir Poutine, et trois compagnies russes.

Ils sont accusés d'avoir épaulé la campagne de Trump, en calomniant sa rivale démocrate Hillary Clinton et en s'immisçant dans le processus électoral. "S'ils sont Russes, et alors ?", a répondu Poutine quant à ces allégations. "Il y a 146 millions de Russes. Et alors ? (...) Cela m'est égal. Je m'en moque éperdument. Ils ne représentent pas les intérêts de l'État russe".

 

Poutine réclame des preuves. La campagne de déstabilisation russe, financée à coups de millions de dollars, aurait en effet débuté dès 2014, selon l'acte d'accusation. Ce document dressé par le procureur Mueller comporte 37 pages, mais Vladimir Poutine a affirmé qu'il n'avait pas vu pour l'instant de preuve démontrant que l'ingérence présumée avait violé la loi américaine. "Nous en Russie, on ne peut juger personne tant qu'elle n'a pas violé la loi russe. Au moins, envoyez-nous un bout de papier (...) Donnez-nous un document. Donnez-nous une demande officielle. Et nous allons y jeter un coup d’œil". 

"Ce n'est pas notre but de s'immiscer". Les principaux services de renseignement américains avaient déjà dénoncé l'ingérence russe dans la campagne électorale, mais Donald Trump a constamment rejeté toute collusion avec Moscou. "Quelqu'un peut-il croire que la Russie, à des milliers de kilomètres de distance (...) a influencé le résultat de l'élection ? À vous, cela ne vous semble pas ridicule ?", a demandé le chef de l'État russe. "Ce n'est pas notre but de s'immiscer. Nous ne voyons pas quel objectif aurions pu atteindre en s'immisçant. Il n'y a pas de but", a-t-il martelé.

La Russie, une menace pour les prochaines élections parlementaires. Les chefs des renseignements américains ont indiqué le mois dernier que les tentatives russes d'ingérence dans la politique américaine se poursuivaient et affirmé qu'elles représentaient une menace pour les élections parlementaires cruciales de novembre.