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Romain David , modifié à
Interrogé par Bernard Poirette sur Europe 1, Manuel Valls, candidat à la mairie de Barcelone, est en quatrième position dans les enquêtes outre-Pyrénées, mais garde confiance.
INTERVIEW

Il saura dimanche s’il a réussi à convaincre les Barcelonais. "J’ai de bonnes sensations, nous avons tous fait une bonne campagne", a déclaré samedi, au micro de Bernard Poirette sur Europe 1, Manuel Valls, candidat à l’élection municipale dans la capitale de la Catalogne. "Il y avait de l’enthousiasme dans mes réunions publiques et mes meetings. Je suis optimiste. Je considère avoir fait le boulot, avoir convaincu beaucoup de monde, avoir présenté un beau programme et une belle équipe pour cette ville", poursuit-il.

"On peut gagner l’élection, on peut être en tête mais on peut être dans l’impossibilité de gouverner parce que des coalitions se forment contre vous", nuance toutefois l’ancien Premier ministre de François Hollande. "Cela peut arriver, même si, ici, il y a une tradition : celui qui arrive en tête doit être le maire. Mais en politique, les traditions ne sont pas faites pour durer…"

"Ici, les sondages se trompent très souvent"

Celui qui fut maire d'Évry de 2001 à 2012 est donné seulement quatrième dans les sondages espagnols. "Ici, les sondages se trompent très souvent", balaye-t-il. "La maire actuelle n’était absolument pas donnée gagnante il y a quatre ans. Ça dépend beaucoup de l’abstention."

"J’ai toujours pensé quand j’ai décidé d’être candidat que c’était difficile", avoue Manuel Valls. "D’abord parce que l’indépendantisme ici, malheureusement, est une force, parce que la maire de Barcelone, même si je considère son bilan comme catastrophique, a une bonne implantation, et parce que le paysage politique est fragmenté", explique-t-il, au terme d’une campagne qu’il a choisi d’axer sur les questions sécuritaires. "C’est devenu la première préoccupation des Barcelonais", assure Manuel Valls. "Un Barcelonais sur quatre a connu un problème grave de sécurité. C’est beaucoup. La drogue est de nouveau entrée dans la ville comme ce fut le cas dans les années 1980."

Pas de retour en France prévu

Quel que soit l'issue du scrutin de dimanche, Manuel Valls assure qu'il ne compte pas rentrer en France, qu'il a quittée à l'automne 2018. "Je resterai quoi qu’il arrive. Je ferai mon boulot de conseiller municipal", indique-t-il. "J’ai fait un choix d’ordre personnel, de vie très intime. J’avais envie d’un changement de vie, d’horizon", explique l'ancien socialiste, tout en avouant conserver de nombreux liens avec l’Hexagone : "J’aime beaucoup la France, j’ai une énorme reconnaissance à l’égard de la France et des Français."