Union européenne : la France n'est "pas prête à payer" pour une Europe des populistes, prévient Le Drian

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Devant les ambassadeurs de France réunis à Paris mercredi, le ministre a aussi rappelé l'importance de la relation franco-allemande pour faire face aux populistes. © Thibault Camus / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre des Affaires étrangères reproche notamment aux pays européens dirigés par des populistes d'avoir "une approche utilitariste de l'Union".

La France n'est "pas prête à payer" pour des pays européens qui ne respectent pas les "principes fondamentaux" de l'Union, a averti mercredi le chef de la diplomatie française à neuf mois des élections européennes.  "Nous ne sommes pas prêts à payer pour cette Europe-là. Il faut le dire clairement", a déclaré Jean-Yves Le Drian, visant notamment la Pologne et la Hongrie. Le ministre français des Affaires étrangères s'exprimait devant les ambassadeurs de France réunis à Paris.

"Une approche utilitaire de l'Union". "Chaque Etat membre est libre d'élire les dirigeants qu'il souhaite mais notre vision de l'UE comme cercle premier d'alliances et de valeurs n'est pas compatible avec des gouvernements qui n'en respectent pas les principes fondamentaux et ne se sentent aucunement liés par la solidarité communautaire", a-t-il dit. "Au fond, ils ont une approche utilitariste de l'Union dans laquelle ils ne choisiraient que ce qui les intéresse et en premier lieu la redistribution d'argent", a ajouté le ministre.

Sur les migrants, pour une position commune avec l'Allemagne. Sur la question de l'accueil des migrants, il a souhaité qu'une position commune soit esquissée avec l'Allemagne avant le sommet de Salzbourg prévu en septembre en Autriche. Le torchon brûle entre l'UE et l'Italie, qui se reprochent mutuellement un manque de solidarité sur l'accueil des migrants, une situation qui vient de culminer avec les menaces de Rome sur sa participation au financement de l'UE.

"Nous souhaitons pouvoir parvenir à une position franco-allemande avant le sommet de Salzbourg le 20 septembre afin de ne pas laisser ce sujet aux populistes, aux marchands d'illusion et parce que nous savons que la relation franco-allemande est le moteur de la relance européenne", a déclaré Jean-Yves Le Drian.