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Nicolas Tonev (envoyé spécial dans le Donbass), édité par Gauthier Delomez , modifié à
Après six mois de combats et des derniers bombardements, plusieurs milliers d'habitants de la ville de Bakhmout, dans le Donbass, ont décidé de rester malgré le danger. L'envoyé spécial d'Europe 1 est allé à la rencontre de ces irréductibles Ukrainiens, qui survivent sous le bruit incessant des tirs.

Ils sont encore quelques milliers à être restés vivre à Bakhmout, une ville stratégique du Donbass. Malgré les six longs mois de combats et les bombardements massifs des dernières semaines, ces habitants, peut-être au nombre de 10.000 sur un total de 70.000 que comptait la cité de l'est de l'Ukraine, survivent sous les obus et les roquettes dans les ruines désolées. L'envoyé spécial d'Europe 1 est parti à la rencontre de ces Ukrainiens, qui refusent de quitter leur localité.

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L'endroit où les derniers habitants viennent se réchauffer.
Crédits : Nicolas Tonev/Europe 1

Certains se sont réfugiés dans un lieu qui doit rester secret, un abri où ces habitants attachés à la ville de Bakhmout se réchauffent. Deux sœurs persistent à y rester, par fatalisme. "On fait avec ce que Dieu nous donne. Tu ne peux pas échapper à la guerre, c'est impossible d'y échapper", clame la première d'entre elle au micro d'Europe 1. La seconde acquiesce : "Tu peux partir et ça va bombarder. Ça peut tirer là où tu vas, alors où fuir ?"

"Ma voiture a pris des roquettes, et alors ?"

Un kilomètre plus loin de cet abri se trouve un étal de poisson et de charcuterie sur un trottoir, sous le bruit lointain des tirs des forces armées. Un positionnement énormément risqué pour la commerçante, Lesia, derrière sa caisse. "Quand ils ont bombardé mes magasins, que vous dire...", dit-elle à l'envoyé spécial d'Europe 1, et raconte : "Je fais du business depuis 29 ans. Le 2 février, les magasins ont brûlé, alors je travaille ici et je ne partirai pas."

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Lesia, commerçante obstinée à continuer de travailler à Bakhmout.

"De quoi avoir peur ? Ma voiture a pris des roquettes et alors ? Nous sommes vivants, non ?", enchérit la commerçante, continuant d'exercer son métier : "Vous voulez des saucisses ?" "L'Ukraine est un paradis, et on l'aime", conclut-elle. Lesia se montre tellement déterminée que même les militaires ukrainiens ont renoncé à la raisonner.