Turquie : quatre intellectuels jugés pour "propagande terroriste" libérés, pas acquittés

Des soutiens s'étaient rassemblés devant le palais de justice d'Istanbul.
Des soutiens s'étaient rassemblés devant le palais de justice d'Istanbul. © OZAN KOSE / AFP
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Les quatre universitaires peuvent toujours être poursuivis après avoir signé une pétition dénonçant des "massacres" lors des opérations menées par les forces de sécurité contre le PKK.

Quatre universitaires turcs qui comparaissaient vendredi pour "propagande terroriste" après avoir signé une pétition ont été remis en liberté, mais leur procès pourrait continuer sur la base de nouvelles accusations. La prochaine audience est fixée au 27 septembre.

Les quatre intellectuels n'ont pas été acquittés, mais libérés dans l'attente de possibles poursuites "selon l'article 301 du code pénal turc" relatif aux insultes envers la Turquie, l'identité turque et les institutions turques, ce qui nécessite l'aval du ministre de la Justice, a ajouté Benan Molu, avocate au barreau d'Istanbul.

Une pétition contre les forces armées turques. Détenus depuis le mois dernier, les universitaires comparaissaient pour "propagande terroriste" pour avoir lu en public et signé une pétition dénonçant des "massacres" imputés aux forces de sécurité turques pendant des opérations contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs villes sous couvre-feu.

Hasard du calendrier judiciaire, la troisième audience du procès à huis clos de deux journalistes du quotidien Cumhuriyet accusés d'"espionnage", Can Dündar et Erdem Gül, s'est déroulée juste avant celle des universitaires dans le même palais de justice d'Istanbul.

"Liberté à nos stylos". "Nous n'avons pas réussi à étouffer la voix de notre conscience", avait déclaré au tribunal l'un des universitaires, Muzaffer Kaya, cité par l'agence de presse Dogan. "Vous pouvez trouver notre pétition ridicule, mais vous ne pourrez jamais dire que nous faisons de la propagande terroriste. Je demande mon acquittement".

Au moins 500 personnes, dont de nombreux universitaires, s'étaient rassemblées devant le bâtiment aux cris de "Liberté à nos stylos" et "Fiers de nos universitaires".