Turquie : le Parlement adopte une loi "antiterroriste" remplaçant l'état d'urgence

Le Parlement turc a adopté la nouvelle loi antiterroriste voulue par Recep Tayyip Erdogan.
Le Parlement turc a adopté la nouvelle loi antiterroriste voulue par Recep Tayyip Erdogan. © KAYHAN OZER / TURKISH PRESIDENT OFFICE / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Accusé par l'opposition de vouloir pérenniser l'état d'urgence, le pouvoir turc souhaite éviter un ralentissement dans la lutte contre les "groupes terroristes".

Le Parlement turc a adopté mercredi une nouvelle loi "antiterroriste" controversée qui reprend plusieurs mesures de l'état d'urgence. Ce dernier avait été mis en place après le putsch manqué de juillet 2016 et levé la semaine dernière, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Des mesures inspirées de l'état d'urgence. Le parti au pouvoir (AKP, islamo-conservateur), qui a présenté ce texte au Parlement, a défendu le texte comme nécessaire afin d'éviter un "ralentissement" dans la lutte contre les "groupes terroristes" après la levée de l'état d'urgence. Mais ses détracteurs accusent le gouvernement de vouloir pérenniser l'état d'urgence avec cette loi qui renforce considérablement les pouvoirs des autorités.

Le texte contient plusieurs mesures qui semblent en effet inspirées de l'état d'urgence, comme la possibilité pour les autorités de continuer de limoger les fonctionnaires liés à des "groupes terroristes" pendant encore trois ans. En outre, les administrateurs publics nommés pendant l'état d'urgence à la tête d'entreprises soupçonnées de liens avec une "organisation terroriste" pourront rester en place pendant encore trois ans.

La garde à vue extensible jusqu'à 12 jours. Autres mesures : les manifestations et rassemblements seront, sauf autorisation spéciale, interdits après le coucher du soleil. Les autorités locales pourront restreindre l'accès à certaines zones et la garde à vue pourra dans certains cas durer jusqu'à 12 jours. L'adoption de cette loi survient une semaine après la levée de l'état d'urgence qui avait été instauré quelques jours après la tentative de coup d'État du 15 au 16 juillet 2016.