Tuerie du musée juif de Bruxelles : Mehdi Nemmouche déclaré coupable

Mehdi Nemmouche encourt la perpétuité dans cette affaire.
Mehdi Nemmouche encourt la perpétuité dans cette affaire. © AFP
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avec AFP , modifié à
Mehdi Nemmouche a été reconnu coupable jeudi de la tuerie du musée juif de Bruxelles, en 2014, au cours de laquelle quatre personnes ont été assassinées. 

Le djihadiste français Mehdi Nemmouche a été déclaré coupable jeudi des quatre assassinats à caractère "terroriste" commis le 24 mai 2014 au musée juif de Bruxelles, a annoncé la présidente de la cour d'assises qui le jugeait depuis deux mois. Son co-accusé Nacer Bendrer, un délinquant marseillais qui était jugé pour lui avoir fourni les armes, a été lui reconnu "co-auteur" de la tuerie par les 12 jurés qui s'étaient retirés pour délibérer mardi à la mi-journée.

Les peines prononcées sans doute vendredi. Les deux hommes, qui niaient les faits, encourent tous deux la réclusion à perpétuité. La fixation des peines doit faire l'objet d'une nouvelle délibération de la cour, dont le résultat devrait être annoncé vendredi. L'accusation, pour qui cette tuerie antisémite est le premier attentat commis en Europe par un combattant de retour de Syrie, avait requis la condamnation de Nemmouche et Bendrer. "Nous sommes tous les deux convaincus au plus profond de nous-mêmes que les deux accusés ont bien commis ces actes", avait déclaré l'un des deux avocats généraux dans son réquisitoire le 26 février.

23 éléments de preuve. Dans leurs motivations, les 12 jurés et les trois magistrats professionnels ont notamment rappelé que Mehdi Nemmouche, délinquant multirécidiviste radicalisé en prison, avait été arrêté le 30 mai 2014 à Marseille en possession des armes utilisées lors de la tuerie. La veste en nylon retrouvée dans ses effets personnels et correspondant à celle observée sur le tireur le jour des faits "contenait exclusivement des traces d'ADN de Mehdi Nemmouche", présentant en outre "des résidus de tirs", a souligné la présidente dans la lecture de l'arrêt. Au total, l'accusation avait recensé "23 éléments de preuve" accablant Mehdi Nemmouche, dont la morphologie correspond aussi à celle du tireur observée sur la vidéosurveillance du musée.

Une "exécution ciblée" selon la défense. A l'énoncé du verdict Nemmouche, portant fine barbe et pull bleu marine, est resté impassible, le regard dans le vide. A ses côtés dans le box, Nacer Bendrer a gardé la tête baissée de longues minutes. Mehdi Nemmouche avait affirmé avoir été "piégé", sans plus d'explications, reprenant mot pour mot la thèse de ses conseils, qui a été jugée invraisemblable par les autres parties au procès. Pour ses avocats, la tuerie n'est pas un attentat du groupe djihadiste Etat islamique, au sein duquel il a combattu entre janvier 2013 et février 2014. Il s'agit, affirment-ils, d'"une exécution ciblée d'agents du Mossad" (les services secrets israéliens), dans laquelle de supposés agents des services libanais ou iraniens auraient impliqué Nemmouche à son insu.